Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mercredi 8 novembre 2017 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Monsieur le président, madame la ministre, mesdames et messieurs les députés, voilà donc le budget « Travail et emploi » ; vous l'affichez comme une de vos priorités, et pourtant vous le réduisez de 1,5 milliard d'euros. Il est vrai que par ailleurs vous voulez nous persuader que vous consacrez des dizaines de milliards à l'emploi : je parle des 9 milliards de cadeaux fiscaux au capital, des 20 milliards maintenus pour le CICE avant de transformer celui-ci en allégement définitif des cotisations patronales. Bref, à la politique publique de l'emploi, vous préférez la main invisible du marché qui, comme par miracle, doit transformer les cadeaux au capital en emplois, via la case investissement. Depuis trente ans, on nous joue toujours la même rengaine, qui a pour conséquence la baisse des recettes de l'État. Elle n'amène pas d'emplois, mais on retrouve la couleur de cette gabegie, en euros, dans les « Paradise papers » et les « Panama papers », avec pour corollaire la baisse des dépenses publiques.

Avec ce programme, madame la ministre, on est au coeur d'un triste paradoxe : alors que le taux de chômage atteint 10 %, c'est de 10 % que l'on réduit le budget de l'emploi ; alors que le taux de chômage atteint 10 %, on baisse la dotation de Pôle emploi de 50 millions d'euros. Vous adoptez une posture répressive vis-à-vis des chômeurs, comme s'ils étaient responsables de leur situation. Que ne contrôlez-vous pas plus l'effet du CICE sur l'emploi, vu que le MEDEF avait promis 1 million d'emplois en contrepartie de cette mesure ? Vous supprimez les crédits du Fonds national pour l'emploi, un des outils ayant montré leur utilité en matière de reconversion – il avait notamment permis d'accompagner la reconversion des salariées de Lejaby. Quant aux contrats aidés, de 479 000 en 2016 selon le budget exécuté, vous comptez les amener à 200 000 en 2018 ; c'est le plus grand plan social de l'histoire de France, avec la suppression de 279 000 emplois à la clé !

Nous allons tous payer les conséquences de cette situation, à commencer par les EHPAD – établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – , les crèches, les associations, les collectivités locales, les entreprises des secteurs non marchands…

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