Intervention de Pr Brigitte Autran

Réunion du mardi 6 décembre 2022 à 17h15
Commission des affaires sociales

Pr Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars) :

Le Covars est nommé pour deux ans. Nous avons donc prévu de travailler sur des objectifs de court ou de moyen terme, et non sur des risques sanitaires qui pourraient survenir dans les dix ans. Si nous devons répondre à des saisines qui concernent ces sujets, nous y répondrons. Toutefois, nous avons à cœur de travailler sur des problèmes qui risquent d'arriver dans la période qui nous incombe.

Vous avez fait allusion à l'organisation de la préparation contre les crises et risques sanitaires d'autres pays, en particulier des États-Unis et du Royaume-Uni. Nous reconnaissons qu'il s'agit de modèles en la matière. Le Sage a été créé après la crise de la vache folle au Royaume-Uni. Il représente l'association de Santé publique France, de l'Anses et d'autres organisations. La France a fait un choix différent en s'appuyant sur une diversité d'agences qui sont chacune impliquées dans l'alerte, la veille et la préparation, plutôt que sur un seul organisme. Le rôle du Covars est précisément d'interagir avec ces différentes agences afin de faire gagner le système en cohérence.

Nous rêverions bien entendu de disposer d'une structure équivalente au Barda. Toutefois, une telle structure s'envisagerait à l'échelon européen. L'échelle européenne est très importante, car les virus n'ont pas de frontière, pas plus que les patients. Il n'y a donc pas de raison de limiter la réflexion sur la santé au cadre strictement national. Nous avons la responsabilité d'organiser des réunions mensuelles avec des conseils scientifiques européens sur la covid. La prochaine aura lieu mardi prochain. Le professeur Lina représente le Covars à l'Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire. Nous sommes donc présents dans les institutions européennes, et le serons de plus en plus. La vision européenne est primordiale pour préparer et prévenir les crises sanitaires.

La meilleure manière de lutter contre le covid long est de se vacciner, de ne pas être malade, et de se traiter le plus rapidement possible lorsque l'on est malade. Des traitements sont disponibles. L'incidence du covid long est très faible, grâce à la vaccination et aux traitements. Il existe toutefois des patients atteints de covid long. Le covid long reste une énigme scientifique et médicale. Personne ne sait très clairement ce qu'est la physiopathologie du covid long. Des études sont conduites à l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales, appuyées sur des cohortes pour analyser les causes du covid long. Nous avons prévu d'auditionner les associations de patients atteints de covid long en janvier 2023.

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