Intervention de Sophie Taillé-Polian

Séance en hémicycle du lundi 9 janvier 2023 à 16h00
Réforme de la voie professionnelle

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Taillé-Polian :

J'aimerais vous interroger sur deux sujets, madame la ministre déléguée, en commençant par celui des stages. « Mon premier stage en comptabilité, je n'ai pas fait de compta : j'ai nettoyé les toilettes. Ma fille c'est pareil, elle a passé le balai. » Voilà ce que dit Jimmy. « Je me suis retrouvé à faire les tâches les plus pénibles dans l'entreprise où j'ai fait un stage, comme ramasser les détritus », dit Almamy. « Les stages sont subis. Mon premier stage relevait clairement de l'exploitation. Les salariés renvoyaient leurs erreurs sur les stagiaires », dit Andy. Tout cela sans compter les autres témoignages que nous avons tous entendus dans nos circonscriptions.

Les enseignantes de la filière médico-sociale expliquent, par exemple, que le problème n'est pas que les stagiaires ne soient pas bien traités, mais qu'ils ne trouvent pas de stage. La situation dans laquelle se trouvent les filières médico-sociale et médicale ne permet pas en effet aux agents d'accueillir et d'encadrer des stagiaires – d'autant plus qu'ils disent ne pas pouvoir être tuteurs de stagiaires mineurs. Il n'y a donc pas de stages. Vous dites par ailleurs vouloir mieux encadrer les stages, madame la ministre déléguée : encore faudrait-il en trouver, d'abord ; et avec quels moyens, ensuite ? Peut-être serait-il intéressant que les élèves en lycée professionnel suivent quelques cours consacrés au droit du travail, ce qui leur permettrait certainement de mieux faire valoir leurs droits.

J'en viens à ma seconde question. Mes collègues et moi devons être stupides, car nous ne comprenons pas la signification de l'expression « mieux d'enseignement général » que vous avez utilisée il y a quelques instants. Vous avez également souligné au cours de votre propos liminaire que – ô, miracle ! – les moyens alloués aux lycées professionnels seraient maintenus. Dans le cadre d'une réforme dite ambitieuse, nous aimerions plutôt que des engagements soient pris quant à leur augmentation. Qu'est-ce que « mieux d'enseignement général », sinon une forme de novlangue incompréhensible ?

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