À Wallis-et-Futuna, comme dans l'ensemble des outre-mer, notre vie est affectée par ce qu'il est convenu d'appeler la vie chère. Je remercie mes collègues du groupe LIOT qui ont demandé que cette question soit débattue ce soir.
Dans un premier temps, je vous interroge sur le coût du fret, notamment du fret inter-îles, qui concerne spécifiquement Futuna. Les prix à la consommation augmentent. La hausse des prix sur six mois est estimée à 5 %. Le consortium maritime indique que les prix de l'énergie en sont la cause. En 2022, le territoire a déposé quatre demandes d'aide au fret pour 47 000 euros.
Concrètement, il n'y a qu'un bateau qui nous approvisionne une fois par mois. Pour les entreprises locales d'importation, qui sont essentiellement trois, cela constitue déjà une difficulté. Leur marché est restreint et elles disposent de peu de libertés individuelles pour agir. Le ministre délégué chargé des comptes publics s'en est déjà ému.
Depuis un an, début de la guerre en Ukraine, nous voyons les prix du fret augmenter de 30 % à 50 %, alors que le bateau fait son plein aux îles Fidji où le carburant est 30 % moins cher qu'à Wallis. Il en est de même pour le fret aérien qui, de plus, pâtit des règles qui donnent la priorité aux personnes. Ainsi, les marchandises peuvent attendre dans les docks d'Aircalin tandis que leur prix continue d'augmenter. À Futuna, il n'existe pas de fret aérien.
Il convient aussi de travailler sur la continuité territoriale entre la Nouvelle-Calédonie et Wallis, et entre Wallis et Futuna, car les billets sont en hausse de 25 %. Nos questeurs en savent quelque chose. Les conteneurs ne peuvent être débarqués à Futuna que partiellement remplis, ce qui affecte directement le prix des marchandises. Chaque année, en moyenne 820 conteneurs approvisionnent Futuna, représentant 2,5 millions d'euros.
Le fossé entre Wallis et Futuna ne cesse de se creuser. Notre territoire n'est pas un territoire de transformation. Sa taille et son éloignement font que le fret est un fret de consommation. Il faut allouer une aide au fret de consommation s'appliquant au fret inter-îles. On estime que le transport d'un conteneur partant du Havre vers Nouméa coûte 3 000 euros, le voyage de ce même conteneur de Nouméa vers Wallis revient également à 3 000 euros, et le transport de Wallis à Futuna s'élève à 2 000 euros. Ces trois montants résument tout le problème. Quelles mesures le Gouvernement propose-t-il pour le régler ?