Pour nos compatriotes ultramarins, tout augmente – de l'insécurité à l'immigration clandestine en passant par la détérioration de nos services publics, tout enfle –, à l'exception du pouvoir d'achat. Cette situation est le fruit de choix politiques erronés auxquels nous sommes contraints de remédier par des mesures d'urgence. Je pense notamment à l'instauration, que nous réclamons de longue date, de la TVA à 0 % sur un panier de 100 produits de première nécessité ou à l'application rétroactive de la ristourne de Total sur les carburants à La Réunion, que vous avez empêchée, monsieur Carenco.
Mais c'est à une véritable loi-programme pour les quinze prochaines années qu'il nous faut réfléchir, une loi digne d'un véritable ministère d'État pour l'outre-mer, qui doit être engagée dès maintenant en favorisant la production locale et en limitant des importations toujours plus coûteuses ; une telle politique induirait des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux.
Le soutien du développement de l'activité de transformation des produits agricoles et de pêche apparaît comme une priorité, tout comme l'élaboration d'un grand plan pour la formation à des emplois qualifiés, là où les jeunes actifs sont bien plus frappés par le chômage qu'en métropole.
Durant des années, vous nous avez expliqué que l'outre-mer était une chance. Il serait temps que vous le prouviez, et même que l'outre-mer devienne un exemple en matière de localisme. Souvenons-nous de la coopérative de commerçants mahoraise Macodis, dont 60 % de l'approvisionnement s'effectuait localement. Un an après, l'activité avait bondi jusqu'à 60 % quand les prix de vente diminuaient, quant à eux, de 30 % !
L'outre-mer est prêt à de véritables transformations pour améliorer la vie et le pouvoir d'achat de ses habitants. Il ne manque plus que la volonté politique du Gouvernement, à Paris. Quand cette volonté politique se manifestera-t-elle, monsieur le ministre délégué ?