Je ne résiste pas, monsieur le député, puisque vous vous répétez à me répéter aussi : le prix de l'essence sans plomb à La Réunion est 1,67 euro, contre 1,81 dans l'Hexagone, le prix du gazole à 1,39, contre 1,85 ou 1,89 dans l'Hexagone. Vous voyez donc qu'il y a quand même quelques secteurs où des efforts sont faits.
Quel que soit le secteur concerné, la vérité est dans la création de valeur. Il faut dire la vérité plutôt que de déclarer que les prix flambent, car ce n'est pas vrai. Si les prix alimentaires sont en augmentation, la hausse des prix est largement limitée dans l'ensemble des outre-mer. Le problème, ce n'est pas la hausse des prix – cette hausse est plus faible qu'ailleurs, plus faible qu'en métropole–, le problème c'est que cette hausse touche une population paupérisée.
Le vrai sujet est là, et la solution consiste donc à créer de la valeur outre-mer, pour lutter contre l'inflation, contre la pauvreté et contre la baisse de la population, dont vous ne parlez pas mais qui me préoccupe car, en Martinique comme en Guadeloupe, la population connaît une chute spectaculaire, faute de création de richesse.
Pour créer de la richesse, il faut créer des entreprises qui contribuent à l'autonomie alimentaire, à l'essor de la pêche, au développement des nouvelles technologies ou, en Guyane, à celui des produits de pharmacologie.
C'est ce que nous faisons ; regardez-le donc ! Je le redis, il ne sert à rien de baisser, ponctuellement, la TVA, déjà très basse – d'autant qu'il s'agit d'un sujet qui doit être abordé dans le cadre de la question globale de la fiscalité des outre-mer. J'ai déjà commencé à l'évoquer avec les présidents de collectivité, qui, eux, veulent garder l'octroi de mer. Cela fonctionne : plus les prix augmentent, plus les collectivités locales sont gagnantes.