Votre gouvernement, comme les précédents, utilise les notions lexicales de vie chère et de pouvoir d'achat. Permettez-moi d'être gêné et de l'exprimer. Soyons clairs, nous parlons de pauvreté, de misère sociale, de précarité, particulièrement en outre-mer, où la pauvreté est deux fois plus importante qu'en France hexagonale. Cela nous est insupportable !
Depuis 1848, nous, insulaires et Guyanais, devions quitter l'ère de la survie. Nous aspirons, depuis ces temps révolus, à notre émancipation grâce à la force de notre travail, sur la base du génie de nos enfants, parfois sur fond de larmes et souvent par des efforts acharnés.
Monsieur le ministre délégué, vous parlez très régulièrement de création de valeur. Concédez qu'après avoir digéré nos achats alimentaires excessivement chers, nous n'avons plus rien. Quelle politique entendez-vous mener pour lutter contre les disparités en la matière ? Que comptez-vous faire pour que les taux et pratiques bancaires ne fassent plus obstacle à l'accès de nos compatriotes aux prêts immobiliers à conditions égales ? Les statistiques de l'Institut d'émission des départements d'outre-mer (Iedom) sont parlantes voire criantes, tant sur l'accès aux crédits à la consommation que sur les conditions de fonctionnement des comptes. Cela concerne également nos entreprises.
Enfin, que comptez-vous faire pour rendre ses lettres de noblesse à l'obligation de continuité territoriale ? Nous voulons des billets d'avion à tarif plafonné pour les résidents. Monsieur le ministre délégué, en créole nous disons Kissa nou ka atten ? Cela signifie qu'attendons-nous ?