Intervention de Charlotte Leduc

Réunion du mercredi 1er février 2023 à 15h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharlotte Leduc :

Ces amendements évoquent quelque chose qui devrait plaire à ceux qui défendent cette réforme des retraites : la valeur travail, que vous nous avez rabâchée ce matin. Vous nous avez aussi laissé entendre, en commission des finances, qu'à la NUPES, nous n'aimions pas le travail. Or c'est précisément du travail qu'il est question avec ces amendements, et votre refus systématique de les voter montre bien que votre mission première est de défendre plutôt les intérêts du capital que ceux du travail.

Les dividendes versés cette année par les entreprises du CAC 40 représentent plus de 80 milliards d'euros, ce qui est un nouveau record. L'ensemble des dividendes versés en France aux actionnaires dépasse 250 milliards d'euros. En soumettant à cotisations ces revenus du capital, nous pourrions récupérer 48 milliards d'euros – de quoi combler le léger déficit dont il est question ici et qui vous sert d'épouvantail permanent. Il y aurait aussi de quoi financer la retraite à 60 ans pour toutes et tous avec quarante annuités de cotisation.

Faire contribuer les revenus du capital ne seraient que justice. Cela ne répond pas seulement à des questions morales, même s'il est en effet immoral de voir s'accumuler des fortunes de plusieurs milliards pendant que les plus modestes peinent à finir le mois. Il est indécent d'être milliardaire, et nous pourrions nous donner pour objectif la disparition des milliardaires, comme nous y invite le dernier rapport d'Oxfam. N'en déplaise au Président de la République, un milliardaire ne sert à rien !

Au-delà de toutes ces raisons, les dividendes et les revenus du capital viennent, je le répète une fois encore puisque vous refusez de l'entendre, du travail des Françaises et des Français. Sans travail, pas de revenus du capital ! Eh oui ! la force du travail est exploitée pour dégager des profits. Or notre système de retraites est financé par des cotisations sur la richesse créée dans le pays. Pourquoi donc la part de la richesse qui revient aux travailleurs et aux travailleuses est-elle seule soumise à cotisation ?

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