Intervention de Mélanie Thomin

Réunion du mercredi 1er février 2023 à 15h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMélanie Thomin :

Les amendements AS733 et AS732 visent à créer une surcotisation sur les hauts salaires au bénéfice de l'assurance vieillesse.

Lors de sa campagne, de manière inflexible, le Président de la République avait affirmé l'ambition de nous faire travailler plus longtemps pour préserver obstinément l'équilibre des comptes publics au détriment d'une certaine idée de notre protection sociale. Ce choix a coûté cher à bon nombre de ses lieutenants dans l'hémicycle, Mickaël Bouloux et moi pouvons en témoigner.

La demande adressée aux Français de travailler plus longtemps s'inscrit dans un contexte particulier qui crée un gouffre entre les attentes du terrain et les ambitions présidentielles. Le débat parlementaire doit évidemment s'intéresser au financement du système tout en répondant à l'urgence du moment alors que les inquiétudes suscitées par le projet de loi sont fortes.

Vous demandez un effort supplémentaire aux Français, alors que nous vivons une crise aiguë en matière d'accès aux soins. Dans ma circonscription, les habitants n'ont plus accès ni à la médecine de ville ni à l'hôpital alors qu'ils cotisent pendant toute leur vie professionnelle. La rupture d'égalité est permanente et l'injustice vertigineuse.

Le prix du litre d'essence a de nouveau atteint près de 2 euros ; les étudiants sont de plus en plus nombreux à faire la queue aux banques alimentaires ; et malgré la hausse du coût de la vie, vous demandez aux Français de sacrifier deux années de plus.

Pendant ce temps, les grandes entreprises ont versé 44 milliards d'euros à leurs actionnaires au deuxième trimestre 2022. BNP Paribas, LVMH, Sanofi et AXA ont cumulé 35 milliards d'euros de bénéfices nets en 2021 et ont versé des dividendes en hausse de 32 %.

Il nous semble donc légitime de poser la question de la redistribution des richesses pour préserver l'équilibre financier de nos retraites. Les grandes entreprises ont une responsabilité et les hauts salaires un rôle à jouer. Les deux amendements ne sont pas grand-chose pour eux mais ils sont un grand pas pour l'égalité et la justice républicaines.

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