Intervention de Karen Erodi

Réunion du mercredi 1er février 2023 à 15h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKaren Erodi :

Nous proposons d'augmenter la pénalité financière qui s'applique aux entreprises qui ne respectent pas les objectifs de réduction des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes.

L'égalité salariale entre les femmes et les hommes est un enjeu financier majeur. Dans le secteur privé, les femmes sont payées 28,5 % de moins que les hommes, en moyenne. Elles travaillent plus souvent à temps partiel et dans des métiers moins bien payés. Même en neutralisant l'effet du temps partiel et des heures supplémentaires, le salaire net moyen des femmes, en équivalent temps plein, est toujours inférieur de 16,8 % à celui des hommes. Cet écart s'explique en partie par la discrimination salariale, mais aussi par le fait que les femmes occupent souvent des positions socioprofessionnelles moins favorables. Même à temps de travail et poste équivalents, l'écart de salaire est de 5,3 %.

Les femmes représentent 80 % des travailleurs pauvres et la course à la précarisation les touche de plein fouet. Malgré les lois successives relatives à l'égalité professionnelle, les écarts salariaux ne se réduisent pas. Si le rythme reste le même, les femmes devraient gagner autant que les hommes en 2234, selon l'économiste Rebecca Amsellem.

Hier, vous poussiez tous des cris d'orfraie quand mes collègues Ruffin, Jumel et Léaument vous parlaient de la colère populaire que vous contribuez à créer avec cette réforme inacceptable. Je vous rappelle que les femmes ont toujours joué un rôle de premier plan lors des grandes révoltes populaires, celles-là mêmes qui nous honorent, en tant que représentants du peuple français. Ainsi, ce sont les femmes qui, le 5 octobre 1789, sont allées chercher Louis Capet à Versailles. Parce que ce sont les premières touchées, les femmes sont et seront au premier rang de la mobilisation contre votre réforme, dans la rue et sur ces bancs ! Comme l'écrit Pier Paolo Pasolini : « Tant que l'homme exploitera l'homme, tant que l'humanité sera divisée en maîtres et en esclaves, il n'y aura ni normalité, ni paix. »

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