Intervention de Sébastien Peytavie

Réunion du jeudi 9 février 2023 à 10h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Peytavie :

Le 1er février, vous annonciez l'accord trouvé avec la Caisse des dépôts et des consignations dans un communiqué de presse de huit pages, qui détaille longuement le projet financier de la restructuration d'Orpea, sans aucune mention à l'humain et à l'amélioration des conditions de travail, encore désastreuses, du personnel soignant ou du quotidien des personnes hébergées, traitées comme du bétail à des fins de rentabilité. Les alertes se sont multipliées ces dernières années. Pourtant, que ce serait-il passé si M. Castanet n'avait pas révélé ce qui était déjà connu depuis bien trop longtemps ? Vous avez assuré que ce plan de refondation comportait également un volet éthique, avec une nouvelle approche du soin, une amélioration des pratiques médicales et éthiques ou encore le bien-être du personnel. Nous ne pouvons cacher notre profond scepticisme lorsque la poursuite des bénéfices reste le principal objectif devant le soin et la qualité de vie au travail, aussi bien du personnel soignant que des personnes hébergées.

La puissance publique, par le biais de la Caisse des dépôts et consignations, va acquérir 50,2 % des parts d'Orpea. Nous constatons qu'il s'agit avant tout d'une opération financière destinée à sauver le groupe de la faillite plutôt que d'une préoccupation de l'État pour que le soin aux plus vulnérables redevienne un bien public. Dans cette optique, quel sera le rôle concret de l'État dans le pilotage du groupe ? Va-t-il relever de l'Agence des participations de l'État ? Nous sommes d'autant plus sceptiques car cela ne signifie en rien le retour de l'humain dans la politique de soin et d'assistance aux personnes âgées.

Dans cette optique, le groupe Écologiste - NUPES s'interroge sur l'objectif de ces 1,35 milliard d'euros d'argent public injecté dans le groupe Orpea. Pouvez-vous nous garantir qu'ils seront destinés à donner des marges de manœuvre pour recruter du personnel, améliorer les conditions de travail et de soins ou Orpea va-t-elle devenir une énième entreprise privée sous perfusion d'argent public ?

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