Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mercredi 5 avril 2023 à 15h00
Bilan de la loi confortant le respect des principes de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Madame la secrétaire d'État, vous avez présenté 2022 comme l'année du réveil républicain, avec 3 000 contrôles et 187 établissements fermés, dont sept mosquées et onze écoles. Réveil indispensable puisque la France a échappé à trente-neuf attentats en cinq ans et que quatre-vingt-dix neuf mosquées et salles de prière, sur les 2 623 répertoriées dans notre pays, sont soupçonnées d'accueillir des prêches séparatistes. Ces chiffres en disent long sur les moyens mis en œuvre et les résultats, malheureusement encore insuffisants. Le fonds Marianne, lancé à l'époque par Marlène Schiappa et doté de 2,5 millions d'euros, devait contribuer à améliorer les choses en défendant les valeurs de la République.

À force d'insister, nous avons fini par obtenir la liste des associations bénéficiaires de ce fonds : dix-sept lauréats, dont trois se partagent pas moins de 1 million d'euros. L'Union des sociétés d'éducation physique et de préparation militaire retient plus particulièrement notre attention puisqu'à elle seule, elle a capté 355 000 euros de subventions – une somme rondelette, vous l'avouerez, en complet décalage avec les résultats très relatifs de cette association, qui devait infiltrer la toile pour y débusquer les radicalisés en tous genres. Son profil Facebook est riche de cinq amis, son compte YouTube est plus que maigrichon et la majorité de ses vidéos n'atteignent pas 100 vues. Enfin, seules 138 personnes sont abonnées à son compte Instagram.

Le fonds Marianne a-t-il vraiment servi les intérêts de la République ? L'utilisation de cet argent ne méritait-il pas plus d'attention après l'expérience désastreuse – pour ne pas dire le fiasco – du premier centre de prévention, d'insertion et de citoyenneté, qui s'est retrouvé sans pensionnaires alors qu'il employait vingt-sept personnes, pour un coût annuel de fonctionnement avoisinant les 2,5 millions d'euros, et dont l'absence totale de résultats avait été dénoncée dans un rapport du Sénat en 2017 ?

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