Intervention de Stéphanie Galzy

Réunion du mardi 28 mars 2023 à 17h20
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphanie Galzy :

Les membres du groupe Rassemblement national accueillent cette proposition de loi avec quelques réserves, même si elle part d'un constat que nous partageons : face à la situation sociale, économique et environnementale des Français, il faut agir.

Le I de l'article 1er prévoit une prime d'alimentation exceptionnelle. Cette mesure n'est, en réalité, qu'une énième manifestation de la « politique du chèque », inefficace, inflationniste et réductrice, car limitée à une fraction des Français : les personnes en situation de précarité. Or celles-ci ne sont pas les seules à être touchées par l'inflation, tous les Français le sont.

Le II de l'article 1er vise à la création d'un « comité de parties prenantes » pour améliorer l'alimentation des Français : encore un comité d'experts nébuleux, dont l'intérêt et l'utilité restent à démontrer ! Au Rassemblement national, nous proposons, en lieu et place d'un chèque ciblé sur certains foyers, d'instaurer la TVA à 0 % sur un panier de biens de première nécessité comprenant une centaine de produits alimentaires, afin que tous les Français aient accès à des aliments sains et nutritifs.

L'article 2 vise à instaurer une alternative végétarienne. Pourquoi pas ? Toutefois, les élèves doivent pouvoir continuer à choisir des menus à base de viande et de poisson. Au Rassemblement national, nous préférons promouvoir la consommation de produits locaux. Nous proposons notamment d'instaurer un menu hebdomadaire à base de produits régionaux et l'utilisation de 80 % de produits issus de l'agriculture française dans les recettes des cantines scolaires.

L'article 3 vise à la suppression pure et simple des viandes contenant des nitrites et des nitrates. Compte tenu de la difficulté de mise en œuvre d'une telle mesure avant le 1er janvier 2024 et des conséquences néfastes qu'elle aurait sur les TPE-PME ainsi que sur nos artisans bouchers et charcutiers, nous nous y opposons. Interdire l'exportation de nos viandes est une aberration, compte tenu du fait qu'elle contribue à la balance commerciale française à hauteur de 770 millions d'euros par an et que cette mesure nous interdirait l'accès au marché mondial, assénant à nos artisans un coup fatal, ce que nous refusons. Nous demandons donc la suppression de cet article.

Une proposition de loi visant à mieux manger en soutenant les Français face à l'inflation est certes nécessaire, mais pas en ces termes. Nous espérons que nos propositions seront entendues et intégrées au texte.

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