Intervention de Jean-Maurice Ripert

Réunion du jeudi 30 mars 2023 à 15h30
Commission d'enquête relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères-États, organisations, entreprises, groupes d'intérêts, personnes privées-visant à influencer ou corrompre des relais d'opinion, des

Jean-Maurice Ripert :

Outre que je suis incapable de répondre à cette question à des années de distance, je ne saurais mettre en cause des citoyens étrangers. J'avais une relation particulière, extrêmement développée, avec l'ambassadeur d'Allemagne et avec l'ambassadeur de l'Union européenne. C'est constitutif de ce qu'est l'Union, et c'est dans ce format de triumvirat que nous nous organisions beaucoup de nos opérations à destination de la société civile, notamment en matière de défense et de promotion des droits humains. Ainsi, en même temps que nous remettons le prix des droits de l'homme de la République française, nous remettons le prix franco-allemand des droits de l'homme et de l'État de droit, après avoir proposé des candidats ensemble. Nous essayions de soutenir ceux qui dénonçaient les pratiques inquisitoriales d'ingérence ou d'influence du Kremlin. Cela vaut aussi en Chine : l'étroitesse des relations entre les ambassades de France, d'Allemagne et de l'Union européenne est naturelle, surtout dans des pays où le poids économique de l'Union est fort – ou bien où nous voulons qu'il le soit. Évidemment, l'Allemagne fait la course en tête du point de vue économique.

Récemment encore, l'Union européenne était le premier partenaire économique et commercial des trois grandes puissances ; on l'oublie un peu trop souvent quand on parle de l'Union européenne, de la Chine et de la Russie. C'est moins vrai aujourd'hui avec la Russie : étant donné les sanctions, je ne sais pas très bien où en est la balance commerciale euro-russe, mais avant l'agression contre l'Ukraine c'était ainsi. Aussi, naturellement, nous vivions ensemble, si j'ose dire, et nous organisions un nombre considérable de colloques. Ainsi le forum économique de Saint-Pétersbourg, lieu d'influence, où nous invitions un certain nombre de chefs d'entreprise. Le Kremlin avait créé un conseil international où il faisait siéger les patrons de grandes entreprises étrangères pour le conseiller sur la politique économique quand il allait à Davos, et il les recevait lors du forum de Saint-Pétersbourg, ce dont ces chefs d'entreprise, de toutes nationalités, étaient évidemment très honorés.

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