Intervention de Jean-Maurice Ripert

Réunion du jeudi 30 mars 2023 à 15h30
Commission d'enquête relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères-États, organisations, entreprises, groupes d'intérêts, personnes privées-visant à influencer ou corrompre des relais d'opinion, des

Jean-Maurice Ripert :

La gestion de cet accident a été très douloureuse. En même temps que Christophe de Margerie, tous les membres de l'équipage sont morts, notamment une hôtesse de l'air dont le mari a très vite soupçonné un complot. L'ambassade a été appelée immédiatement, très tard le soir. Le Bureau enquêtes accidents (BEA) de la direction générale de l'aviation civile française, sur les lieux quasiment le lendemain, n'a jamais douté que les choses avaient été transparentes. Son rapport l'établissant doit pouvoir être consulté. Le BEA est parvenu à la conclusion que c'était un accident dû à une incroyable chaîne de catastrophes : dans le blizzard, un conducteur d'engin de déneigement ivre se perd dans la neige ; le responsable de la tour de contrôle s'en va et la laisse à une stagiaire en poste depuis trois jours ; elle panique, plus personne ne sait ce qui se passe… À trois secondes près, l'accident aurait pu être évité.

Ce qui a été très choquant, indépendamment de l'idée d'un complot – mais je ne vois pas qui aurait eu intérêt en Russie à assassiner Christophe de Margerie –, c'est l'absence de sanctions. Les parties civiles ont mis en cause l'aéroport de Vnoukovo, les responsables de l'aviation civile, cette chaîne de commandement qui a fait défaut du début à la fin si j'en crois le rapport que j'ai lu à l'époque. Mais à la suite de très fortes pressions de l'État russe sur les juges, il n'y a eu aucune condamnation. A été condamné à une peine presque symbolique le conducteur ivre de l'engin de déneigement, et c'est à peu près tout. Cela a beaucoup choqué, notamment les familles.

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