Intervention de Virginie Duby-Muller

Séance en hémicycle du mardi 9 mai 2023 à 15h00
Questions au gouvernement — Enjeux géostratégiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVirginie Duby-Muller :

Ma question s'adresse au ministre des armées. Le 4 avril dernier, vous avez présenté la loi de programmation militaire 2024-2030 (LPM). Ce texte, qui fixe les orientations de notre politique de défense pour les sept prochaines années, alloue un budget de 413 milliards d'euros à nos armées, soit 2,1 % du PIB. Cet effort budgétaire important n'est pas un luxe : c'est un impératif eu égard à la dégradation du contexte géopolitique, marqué par la guerre en Ukraine ainsi que par l'émergence de nouvelles menaces – terrorisme, notamment en Afrique, prolifération des armes nucléaires en Corée du Nord et en Iran, guerre sous voûte nucléaire de la Russie, menaces hybrides, en particulier dans les outre-mer.

À cette instabilité géopolitique s'ajoutent des sauts technologiques continus dans les domaines de la robotique, des drones et, bientôt, de la technologie quantique ou de l'intelligence artificielle. Dans ce monde chaque jour plus dangereux, la guerre en Ukraine a montré que la manière de faire la guerre évolue également. Outre les champs de conflictualité traditionnels – air, terre et mer –, il faut désormais ajouter l'espace et les fonds marins, ainsi que les champs immatériels, tels que le cyberespace ou les fake news. La France ne peut ignorer ces nouveaux enjeux géostratégiques si elle veut assurer ses missions prioritaires en matière de défense.

Certes, la LPM consacre des moyens budgétaires importants en vue d'adapter nos armées aux enjeux actuels, notamment en matière technologique. Ainsi, 4 milliards sont dédiés au cyber, 6 milliards à l'espace, 8 milliards au numérique et 10 milliards à l'innovation. Toutefois, on peut regretter que ces investissements ne soient pas au niveau de ceux réalisés par le Royaume-Uni ou l'Allemagne et que, surtout, ils soient réalisés après le quinquennat d'Emmanuel Macron, alors qu'il faudrait prévoir une montée en puissance dès 2025. Sans compter que la politique de défense est avant tout une affaire humaine : l'armée a besoin d'hommes et de femmes prêts à s'engager pour leur pays. Dès lors, comment comptez-vous mettre les ressources humaines en cohérence avec les ambitions stratégiques de la LPM ?

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