Intervention de Sébastien Lecornu

Séance en hémicycle du mercredi 24 mai 2023 à 15h00
Programmation militaire 2024-2030 — Article 2 et rapport annexé

Sébastien Lecornu, ministre des armées :

Nous aurons un long débat sur l'outre-mer ultérieurement ; nous devons prendre le temps nécessaire pour en discuter. Ce sera le cas, non pas, hélas ! lors de l'examen des tableaux relatifs aux contrats opérationnels – le nombre d'amendements déposés sur cette partie du rapport annexé n'est pas assez important –, mais lors de l'examen des tableaux capacitaires.

Dans votre amendement, monsieur Le Fur, vous désignez une des missions que peuvent remplir les armées : le contrôle de zone, lequel peut être maritime ou aérien. En réalité, il ne suffit plus. C'est pourquoi les manœuvres de renseignement – dont nous traiterons plutôt lors de la discussion de la partie normative du projet de loi – sont importantes.

De fait, nous devons réfléchir à ce que seront ces contrôles, demain. Ont été évoquées avec raison la tyrannie des distances et l'immensité des zones concernées. De fait, l'ensemble des dispositifs que nous vous proposons dans le domaine spatial auront, on le voit bien, un rôle majeur à jouer dans le contrôle de la zone économique exclusive de la Polynésie française ou dans la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane, par exemple – autant d'enjeux qui doivent être pris en compte.

Pourquoi mentionner uniquement le contrôle de zone, et non pas le contrôle du ciel, les manœuvres de renseignement ou les manœuvres spatiales ? La rédaction de l'amendement est trop précise. Nous entrons là – je pense d'ailleurs à un autre de vos amendements portant sur la défense opérationnelle du territoire (DOT) – dans le concret opérationnel des armées. En la matière, il faut que nous prévoyions, à chaque fois, les moyens capacitaires correspondants : en l'espèce, des patrouilleurs – vous l'avez dit –, mais aussi des drones. Nous devons en effet, je crois, déployer les nouvelles technologies d'abord dans les territoires d'outre-mer, alors que ceux-ci ont longtemps été les derniers servis. C'est une question clé.

Nous devons également développer, lorsqu'elle est possible – il arrive qu'elle ne soit absolument pas recommandée –, la coopération avec certains pays voisins. Nous aurons l'occasion d'y revenir.

En conclusion, compte tenu notamment de l'emplacement de l'amendement, demande de retrait ou avis défavorable.

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