Intervention de Aurélien Lopez-Liguori

Séance en hémicycle du mercredi 24 mai 2023 à 15h00
Programmation militaire 2024-2030 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Lopez-Liguori :

L'amendement proposé par Mme Colombier est de bon sens. Vous avez expliqué, monsieur le ministre, que l'armée française allait relocaliser ses données en France, mais ce ne sont pas les seules à être sensibles. Nos prestataires, nos sous-traitants, les OIV – opérateurs d'importance vitale – ou encore les OSE – opérateurs de services essentiels – devraient également héberger leurs données en France, ou du moins au sein de l'Union européenne, et nulle part ailleurs. Or nous en sommes loin.

J'insiste, tous les acteurs que je viens d'énumérer traitent de données sensibles, et nous ne pouvons pas faire confiance à des entreprises étrangères comme AWS – Amazon Web Services – ou Microsoft, qui propose l'application Azure, pour les héberger, étant donné que le pays dont elles sont issues a le pouvoir légal d'y accéder. Or nous devons nous protéger contre toute tentative d'ingérence étrangère, à plus forte raison dans un domaine aussi sensible que la sécurité nationale et alors que nous avons les moyens d'héberger nos données en France. Des entreprises françaises souveraines telles que Docaposte, avec sa solution NumSpot, ou Scaleway peuvent nous aider en ce sens.

Les données sont précieuses : elles sont l'or noir du XXIe siècle. Nous devons protéger et faire fructifier cette ressource. Il y va de notre de notre souveraineté, de notre sécurité et de la défense de nos intérêts vitaux. J'espère donc que la représentation nationale sera présente en masse lors de l'examen et du vote de l'article 35 bis, l'avant-dernier du texte, qui est justement consacré à ce sujet très important. Nous pouvons rattraper notre retard dans la technologie de la collecte de données.

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