Intervention de Adrien Quatennens

Réunion du mercredi 10 mai 2023 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Je souhaite avant tout adresser un salut fraternel à tous ceux qui, à travers le Royaume-Uni, se mobilisent depuis plusieurs semaines par la grève et des manifestations massives pour l'augmentation des salaires, l'amélioration des conditions de travail et la défense des services publics. Qu'ils reçoivent notre soutien. Je souhaite également avoir une pensée pour les dizaines de militants républicains arrêtés arbitrairement à l'occasion de couronnement du roi Charles III. Qu'ils brandissent des pancartes « Not my King », au Royaume-Uni, qu'ils sifflent ou tapent sur des casseroles en France, les opposants aux monarques sont réprimés et leurs libertés publiques souvent menacées.

C'est à propos d'un autre défenseur acharné de la liberté d'expression que je tiens à vous interroger. Cybermilitant, lanceur d'alerte, celui-ci est poursuivi depuis plus de treize ans. Réfugié de 2012 à 2019 à l'ambassade d'Équateur à Londres et incarcéré depuis quatre ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh. Il n'a pourtant été ni jugé, ni condamné. Son nom est Julian Assange et son crime est d'avoir publié des câbles diplomatiques révélant des crimes de guerre commis par l'armée américaine en Irak et en Afghanistan. Pour Michelle Bachelet, ancienne haute-commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, les poursuites à l'encontre de Julian Assange suscitent des préoccupations concernant la liberté de la presse et de possibles effets paralysants pour le journalisme d'investigation des activités des lanceurs d'alerte. Pourtant, le 17 juin 2022, Priti Patel, alors secrétaire d'État à l'intérieur, a approuvé sa demande d'extradition aux États-Unis, où Julian Assange risque cent-soixante-quinze ans de prison. Cette extradition violerait le droit international et ferait même peser de sérieuses menaces sur sa vie. En septembre 2021, un média britannique en ligne révélait que la Central Intelligence Agency (CIA) aurait envisagé d'enlever et d'assassiner Julian Assange. Celui-ci a d'ailleurs très récemment écrit au nouveau roi pour l'alerter sur les conditions déplorables de son incarcération et de celles de plusieurs centaines de détenus. Quelle garantie le Royaume-Uni apporte-t-il aujourd'hui pour les libertés publiques et la liberté d'expression ?

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