Intervention de Paul Christophe

Réunion du mardi 16 mai 2023 à 17h20
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Christophe :

Selon les résultats de l'étude de l'Inserm et du centre hospitalier universitaire de Montpellier, 47 % des Français adultes seraient en surpoids, et 17 % obèses. Depuis 1997, le nombre de cas d'obésité augmente de façon importante, notamment chez les plus jeunes et les plus défavorisés. Depuis 1997, l'obésité chez les 18-24 ans a été multipliée par quatre, et par trois chez les 25-34 ans. Elle dépasse les 20 % dans le nord et le nord-est de la France, contre moins de 14,5 % en Île-de-France et dans les Pays de la Loire.

L'OMS ne cesse de nous alerter sur les enjeux majeurs de santé publique que représente l'obésité à échelle mondiale, en la caractérisant, dès 1997, de première épidémie non infectieuse de l'histoire de l'humanité. Vingt-cinq ans plus tard, et à l'aune des conséquences sociales de la covid-19, l'OMS Europe alerte à nouveau sur la hausse du surpoids et de l'obésité. Pas un seul État de la région européenne n'est actuellement en voie d'atteindre son objectif de diminution du nombre de personnes obèses d'ici 2025.

Pourtant, les effets néfastes de l'obésité sur la santé des populations ne sont plus à démontrer, tout comme son coût économique et social sur nos sociétés. Tout comme le soulignait le rapport sénatorial « Surpoids et obésité : l'autre pandémie », l'obésité est intrinsèquement liée à de multiples comorbidités et à une mortalité élevée. Elle augmente ainsi le risque de maladie cardiovasculaire, de diabète ou encore de cancer.

Afin de lutter contre l'obésité et le surpoids, nous avons fait le choix de réformer la taxe « soda » dès 2018. Cependant, cette réforme atteint ses limites. En effet, depuis sa mise en place, elle n'a pas contribué à une baisse suffisante des apports en sucre provenant des boissons sans alcool. L'effet incitatif auprès des producteurs n'a pas non plus fonctionné puisque le contenu en sucre est inchangé pour 90 % des références.

Il est légitime de réfléchir au renforcement des mesures de prévention auprès des patients et de leur accompagnement dans la maladie. Comment pouvons-nous faire évoluer notre fiscalité pour faire diminuer l'obésité ? À l'image de nos voisins britanniques, devons-nous imposer une taxe bien plus lourde sur les sucres ajoutés, dont ils mesurent déjà les résultats positifs ?

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