Intervention de Marine Le Pen

Réunion du mercredi 28 juin 2023 à 15h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarine Le Pen :

Le sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial démontre que la France demeure une grande puissance diplomatique. La France libre, généreuse et gaullienne a toujours plaidé pour une politique ambitieuse d'aide au développement mais aussi pour que les institutions internationales soient adaptées au nouvel équilibre des puissances. Seul un cadre juste et respectueux des peuples permet que l'argent prêté et investi soit vraiment efficace. J'ai moi-même avancé des propositions fortes de réforme de l'Organisation des Nations Unies (ONU), du FMI et de la Banque mondiale lors de la dernière campagne présidentielle mais également lors de mes rencontres avec des dirigeants étrangers, comme le président du Sénégal, Macky Sall. Ces réformes doivent être guidées par le principe que je considère comme premier : celui du respect de la souveraineté des peuples.

Au terme de ce sommet, si les annonces confirmées par Emmanuel Macron sont parfois bienvenues, l'essentiel reste hélas très limité et décevant, à l'image de la politique de codéveloppement menée par les pays occidentaux. Celle-ci restait, en 2022, de moitié inférieure aux promesses faites depuis les années 1970 et Emmanuel Macron n'a pas réussi à mobiliser les sommes promises depuis six ans, y compris à travers les DTS du FMI.

Avec la hausse des taux d'intérêt, de nombreux pays en développement sont pris à la gorge : le Ghana doit ainsi consacrer 70 % de ses ressources budgétaires au remboursement de sa dette. Ces manquements évidents à leur parole affaiblissent doucement et sûrement le crédit des démocraties auprès du reste du monde, alors que le codéveloppement est indispensable pour gérer certains sujets comme l'immigration ou pour contrebalancer la prédominance d'autres pays comme la Chine.

Les Français aspirent à une politique équilibrée, juste et généreuse mais ils veulent savoir si l'argent est bien investi pour l'intérêt général et non le bénéfice de quelques-uns. Ce sommet démontre que la France est capable de mener de grands combats diplomatiques, d'être une force d'entraînement et de propositions : aussi, monsieur le ministre, la France ne doit-elle pas reprendre la main sur sa politique de codéveloppement, par rapport à la Commission européenne et à certaines organisations non-gouvernementales (ONG) au parcours sinueux, qui n'ont aucune forme de légitimité ?

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