Intervention de Marie-Charlotte Garin

Réunion du mardi 27 juin 2023 à 17h20
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Charlotte Garin :

L'école de la République doit être un lieu d'apprentissage, d'écoute et de confiance, d'épanouissement et d'émancipation de l'enfant. Est-ce vraiment le cas si le système éducatif perpétue lui-même les inégalités de genre, que des violences se font jour à l'endroit des enfants et qu'il échoue à les protéger ?

La réforme du lycée menée par votre prédécesseur a augmenté les inégalités entre les filles et les garçons en mathématiques. Plus de vingt-cinq ans d'efforts ont ainsi été anéantis, selon plusieurs associations et instituts de recherches en mathématique, qui alertent sur un décrochage encore plus patent, notamment, en première générale. La résurgence inquiétante de ces inégalités doit nous alerter tant leurs conséquences sont désastreuses pour l'avenir de ces élèves. Nous savons en effet combien les inégalités dans l'éducation provoquent ensuite les inégalités de carrière.

Vous avez annoncé que, d'ici à la fin du quinquennat, les spécialités du lycée général – notamment scientifiques – compteront 50 % de filles. Qu'envisagez-vous de faire pour lutter contre les stéréotypes dès la maternelle ? Si vous ne vous appuyez par sur le travail des associations, envisagerez-vous au moins une hausse du budget qui leur est alloué pour qu'elles puissent mener à bien ce travail ?

S'agissant de la vie sexuelle et affective, la mise en place d'un programme est parfaite pour donner un cadre, mais comment s'assurer de son effectivité dans tous les établissements ? Sera-t-il élaboré en partenariat avec les associations qui travaillent déjà sur ce sujet ou le sera-t-il indépendamment, de manière à répondre au plus près aux besoins de chaque établissement ?

Les violences subies se révèlent souvent à l'école mais des difficultés se font jour. Selon la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), 160 000 enfants sont chaque année victimes d'inceste. Pourtant, les violences sexuelles ne concernent que 2 % à 7 % des remontées, signe qu'un certain nombre d'enfants victimes passent trop souvent sous le radar des personnels éducatifs. Les équipes éducatives doivent être capables de mieux identifier et de signaler les violences subies par les enfants dans le milieu familial ou scolaire. Dans son rapport intermédiaire, la Ciivise a appelé au repérage systématique de ces violences. Vous engagez-vous à tenir compte de l'ensemble de ses recommandations ? Soutiendrez-vous le maintien de cette commission au-delà de son terme, prévu en décembre, comme une cinquantaine d'entre nous l'avons fait ?

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