Intervention de Kévin Mauvieux

Séance en hémicycle du jeudi 12 octobre 2023 à 21h30
Création d'un complément de revenu pour les étudiants qui travaillent — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKévin Mauvieux, rapporteur de la commission des affaires sociales :

La situation du pays est catastrophique sur le plan du pouvoir d'achat mais aussi de la dette. Ce n'est plus un secret pour personne, l'inflation galope en France depuis de nombreux mois, et les Français sont pris à la gorge. En particulier, les étudiants étouffent et suffoquent. Nos marges de manœuvre sont extrêmement serrées, quasi nulles, en raison des six années d'une Macronie à la folie dépensière et à la démagogie financière, qui pratique la politique des œillères face aux crises que le Gouvernement ne saurait voir et aux solutions, parfois simples et non coûteuses, qu'il ne saurait appliquer.

Alors, retirons les œillères et observons. À la rentrée 2023, un étudiant sur deux affirme qu'il limite ou même renonce à des achats alimentaires. Près d'un étudiant sur deux déclare avoir déjà sauté un repas pour des raisons financières. Selon l'association Linkee, pour deux étudiants sur trois, une fois les charges fixes réglées, il reste moins de 50 euros pour finir le mois. Six étudiants sur dix déclarent avoir renoncé à des frais médicaux au cours des douze derniers mois.

Les images sont également parlantes, notamment depuis la crise covid qui a mis en lumière la précarité des étudiants. Sur internet et les réseaux sociaux, ces témoignages montrant des files d'attente d'étudiants devant les associations d'aide alimentaire ou, plus récemment, des étudiants vivant sous une tente ou dans un camping, sont devenus viraux.

Chers collègues de la minorité présidentielle, enivrés d'autosatisfaction, vous pouvez faire mentir les chiffres, mais pas les images. Faites preuve d'un peu de modestie. Une génération entière de notre future France est en souffrance : il est temps d'agir. Derrière tous ces faits se cachent des étudiants à la santé mentale fragilisée, dont les conditions de vie se sont fortement dégradées avec l'inflation, notamment lorsqu'il s'agit de se nourrir.

Tous les partis politiques qui se succèdent depuis des décennies sont responsables de cette situation. Lors de son audition, l'Observatoire national de la vie étudiante nous confiait avoir été surpris de constater que, jusqu'à la crise du covid-19, les étudiants n'avaient jamais constaté la moindre amélioration de leurs conditions de vie, quel qu'ait été le parti au pouvoir, de la NUPES au grand complet aux Républicains – absents aujourd'hui – en passant par la Macronie, qui, à ce que je constate, déserte quand on parle des étudiants.

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