Intervention de Prisca Thevenot

Séance en hémicycle du vendredi 3 novembre 2023 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2024 — Sport jeunesse et vie associative

Prisca Thevenot, secrétaire d'État chargée de la jeunesse et du service national universel :

En 2017, vous le savez, le Président de la République a placé la jeunesse au rang de ses priorités. Dans ce budget pour 2024, la jeunesse continue d'être au cœur de l'action du Gouvernement. Pour reprendre les mots du Président de la République lui-même, la jeunesse de notre pays est désormais confrontée à la « grande bascule » : crise écologique, difficultés économiques et sociales, retour de la guerre en Europe, transformation numérique. Face à tous ces enjeux, notre devoir est d'accompagner les jeunes vers l'autonomie et l'émancipation, mais aussi de répondre à leur besoin de sens et d'engagement.

J'ai donc fixé une priorité claire pour mon secrétariat d'État : mobiliser tous les leviers d'engagement pour répondre à toutes les situations et ne laisser personne sur le bord de la route. Bien évidemment, cette mobilisation en faveur de la jeunesse ne doit pas se réduire à des paroles ; elle doit trouver un écho dans des actions précises, des ambitions mesurées, des investissements efficaces.

Au total, si l'on additionne les crédits pertinents des différents ministères – éducation nationale, enseignement supérieur, sports, culture, armées, travail –, près de 100 milliards d'euros sont dédiés à la jeunesse dans le budget de l'État. Le budget du programme 163, Jeunesse et vie associative, que vous examinez aujourd'hui, ne représente donc qu'une partie de l'effort budgétaire de la nation en faveur de la jeunesse. En tout cas, il importe de le souligner dans le contexte budgétaire actuel, les crédits de ce programme atteindront 901 millions d'euros en 2024, soit une augmentation de 8 % par rapport à 2023 et de 87 % par rapport à 2017.

Sur certains bancs de l'Assemblée, on me dira peut-être que cette progression est due uniquement ou essentiellement à celle des crédits du SNU. Tel n'est pas le cas, tant s'en faut ! Hors SNU, ce budget a augmenté de 54 % depuis 2017. L'idée reçue selon laquelle le SNU accaparerait les moyens dédiés à la jeunesse est en décalage complet avec la réalité des chiffres.

J'en viens donc au SNU. Il s'agit effectivement d'une promesse présidentielle, mais nous devons reconnaître que, dans les temps que nous connaissons, ce moment offert à nos jeunes correspond aussi et surtout à une ambition de cohésion et de fraternité pour toute la nation. Depuis 2019, 90 000 jeunes ont pu participer aux séjours de cohésion du SNU. À titre de comparaison, notre objectif est d'ouvrir 80 000 places pour la seule année 2024. En plus des séjours hors temps scolaire, nous allons permettre aux jeunes de participer au séjour de cohésion pendant le temps scolaire, dans le cadre d'un projet pédagogique annuel. À cette fin, les crédits alloués au SNU augmenteront de 20 millions d'euros en 2024, pour atteindre une enveloppe de 160 millions.

Si le SNU est un séjour de cohésion, c'est aussi un deuxième temps de service à la nation, qui peut être effectué, par exemple, dans le cadre du service civique. Notre ambition pour celui-ci reste importante, puisque nous nous fixons un objectif de 150 000 jeunes volontaires en 2024 et que nous y consacrons un budget de 518 millions d'euros.

Nous pérennisons en outre le dispositif Colos apprenantes, dans lequel l'éducation populaire a toute sa place. L'investissement dédié s'élève à 40 millions d'euros.

Si les temps de cohésion sont au cœur de l'action que je souhaite mener, je n'oublie pas et ne néglige en rien les actions qui favorisent l'émancipation individuelle de chaque jeune. Le développement du mentorat en constitue une pierre angulaire. Nous allons lancer une première étape dans la montée en puissance de ce dispositif : le budget du mentorat, qui s'établissait à 27 millions d'euros en 2023, progressera de 5 millions en 2024.

Un mot à présent sur la vie associative. En 2024, nous consacrons 5 millions d'euros à des investissements nouveaux pour faciliter la vie des associations avec le déploiement du Guid'Asso, mais également avec les plateformes Je veux m'engager, Le Compte asso et Data subvention. Par ailleurs, le Gouvernement proposera tout à l'heure un amendement, fruit d'un travail précieux de coconstruction avec la représentation nationale, visant à renforcer le soutien financier aux associations. Cet amendement propose de doubler la quote-part des sommes provenant des comptes bancaires inactifs et non réclamés qui sont consignés à la Caisse des dépôts et consignations. La quote-part pourrait ainsi passer de 20 % à 40 %. Concrètement, près de 20 millions supplémentaires s'ajouteront au budget déjà alloué au FDVA, pour atteindre un montant global de 70 millions d'euros.

Je veux également rappeler les ordres de grandeur sur le soutien de l'État aux associations. Les subventions représentent 14 milliards d'euros ; les dépenses fiscales, 3,8 milliards. C'est considérable. Enfin, nous devons poursuivre la simplification administrative.

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