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Intervention de Christine Engrand

Réunion du mardi 20 septembre 2022 à 15h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Engrand :

Je me permets de vous interroger sur l'état de l'industrie française. Après un premier trimestre 2022 annonçant une embellie salvatrice pour notre économie, les résultats se sont nettement dégradés et 50 % de l'industrie manufacturière déplore des difficultés d'offre.

La guerre en Ukraine s'est avérée, pour le Gouvernement, le chiffon rouge idéal pour dissimuler les conséquences de choix politiques délibérés. Les crises ne créent pas les faiblesses, elles les révèlent. À propos de révélation, l'étalement de la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) sur deux ans invite à s'interroger sur l'état de nos finances publiques, à l'issue d'un quinquennat Épiméthée.

Dans le même temps, alors que les injonctions à la sobriété ne devaient pas peser sur l'appareil de production, tout un pan de nos industries traditionnelles s'essouffle. Les verreries et les métallurgies, par exemple, n'ont pas d'autre choix que consommer de grandes quantités d'énergie en continu pour alimenter leur appareil de production. Ces entreprises, qualifiées d'énergo-intensives, voient parfois leur facture d'énergie quadrupler pour le second semestre 2022. Pourtant, l'aide du Gouvernement reste faible.

Vous avez récemment annoncé une révision de l'examen d'attribution de l'aide allouée dans le cadre du plan Résilience. Si la mesure est bienvenue, elle est déjà en décalage avec les besoins réels.

Aluminium Dunkerque, premier producteur français d'aluminium primaire, s'est résigné à fermer cinquante-quatre cuves d'électrolyse pour le quatrième trimestre de cette année. Ascometal généralise le travail de nuit et envisage d'interrompre son activité pendant trois semaines.

À Arques, la cristallerie, que vous avez visitée avec moi il n'y a pas très longtemps, et qui est dans l'Audomarois depuis 1825, s'est résolue à fermer son four D et à mettre 1 600 de ses employés au chômage partiel, ce que vous disiez vouloir éviter à tout prix.

Bien souvent, ces usines occupent une place prépondérante dans l'économie du territoire où elles sont implantées. D'après un rapport de l'Insee, 21 % des emplois du bassin de Saint-Omer sont directement liés à l'activité d'Arc International. Les réponses du Gouvernement ne sont pas à la hauteur des attendus. Elles laissent penser qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion.

Pour éviter le crash, je vous demande quelles sont les mesures ciblées envisagées pour soutenir ces entreprises, ainsi que les territoires et les salariés qui en dépendent.

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