Intervention de Élise Leboucher

Réunion du mardi 17 octobre 2023 à 17h20
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlise Leboucher :

La santé des femmes et des filles fait face à de multiples menaces. Malgré des avancées dans le PLFSS, de nombreuses alertes me poussent à vous interpeller.

Sur la santé sexuelle et reproductive, la campagne de vaccination contre le HPV ne se pratique que sur la base du volontariat dans les collèges privés. Quid également des nombreux jeunes en situation de handicap n'ayant pas accès à la scolarisation, de ceux scolarisés dans les instituts médico-éducatifs (IME), et des jeunes pris en charge par la protection de l'enfance ?

Ne laisser personne de côté, c'est aussi lutter contre les pressions de l'extrême droite et de la droite. Même au sein de votre Gouvernement, certains voudraient supprimer l'aide médicale de l'État (AME). Au-delà de son importance pour la protection de la santé de toute la population, l'aide médicale de l'État est essentielle pour remplir notre devoir d'humanité, de solidarité et pour garantir le droit à la santé pour toutes et tous. Avec la suppression de l'aide médicale de l'État, les femmes seraient impactées dans leur accès à des soins de santé et notamment l'IVG et les soins pendant et après la grossesse. Vous l'avez dit, supprimer l'aide médicale de l'État reviendrait à être « perdant-perdant ». Comment comptez-vous porter ce combat pour le droit à la santé, au Gouvernement et au Parlement ?

Il faut aussi souligner le point critique que constitue aussi le sous-financement chronique de notre système de santé. L'austérité est une forme de violence fondée sur le genre. Les femmes et les filles sont souvent les premières à faire les frais de l'asphyxie budgétaire. Leur droit fondamental à disposer de leur corps est menacé quand les centres IVG ferment par manque de financements et de personnels. En vingt ans, la moitié des maternités ont fermé et le nombre de femmes vivant à plus de 45 minutes d'une maternité a doublé. Dans les lieux de rétention, toujours plus surpeuplés, le manque de médecins et de personnels sanitaires est criant, notamment les gynécologues. Le manque de moyens en psychiatrie restreint l'accès et le maintien dans les soins, mais aussi détériore la prise en charge des patients. L'Unafam dénonce dans son dernier baromètre un recours disproportionné à l'isolement et à la contention pour pallier le manque de personnels. Les femmes ayant des troubles psychiques sont particulièrement exposées aux violences sexistes et sexuelles en dehors, mais aussi au sein des services psychiatriques. Quelles mesures porterez-vous pour une sécurité sociale et un système de santé qui protègent réellement les femmes ?

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