Intervention de Christophe Bentz

Réunion du mardi 31 octobre 2023 à 17h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bentz :

Comme face à chacun des textes sur l'emploi que vous nous soumettez, notre espoir laisse place à la désillusion. Comme d'habitude, vous ne prévoyez rien concernant les salaires, une question pourtant centrale pour les Français qui subissent chaque mois une perte progressive de leur pouvoir d'achat. Vous ne prévoyez rien non plus concernant le maintien et l'accès à l'emploi pour les seniors, alors même que vous leur demandez de travailler davantage et plus longtemps. Vous auriez pourtant pu orienter une partie des fonds destinés à France Travail vers ce public.

En 2024, l'État versera 1,25 milliard d'euros au nouvel opérateur qu'est France Travail, dont 470 millions d'euros pour fliquer, si vous me permettez l'expression, les bénéficiaires du RSA. Ces sommes auraient pu être utilisées différemment, en faveur de l'amélioration du bien-être et des conditions de travail, par exemple. Mais non, vous ne faites rien, alors que près d'un salarié sur deux a bénéficié d'un arrêt de travail en 2022, contre un sur trois en 2019, que la France est le quatrième pays de l'Union européenne pour la fréquence des accidents du travail mortels, que 34 % des salariés disent subir au moins une triple contrainte physique et que 35 % d'entre eux affirment souffrir de contraintes de rythme dans leur travail. Vous vous concentrez sur les fautes individuelles ; vous revalorisez certaines indemnités journalières, mais vous ne proposez rien concernant le sens du travail et l'amélioration des conditions d'exercice des travailleurs.

Après l'échec que constitue votre article sur les accidents du travail et les maladies professionnelles dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), nous déplorons que vous ne prévoyiez rien en la matière dans ce PLF. Le Gouvernement cherche à atteindre l'objectif de plein emploi au détriment de l'amélioration des conditions de travail et du bien-être des travailleurs. Ce n'est pas acceptable sur le plan social et humain. Monsieur le ministre, quand écouterez-vous les Français qui travaillent et cesserez-vous de considérer la question du travail et de l'emploi uniquement sous le prisme financier ?

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