Intervention de Matthias Emmerich

Réunion du jeudi 9 novembre 2023 à 10h00
Commission d'enquête sur la libéralisation du fret ferroviaire et ses conséquences pour l'avenir

Matthias Emmerich, ancien directeur général adjoint de la branche fret de la SNCF :

Je ne connais pas le détail et je suis maintenant un peu éloigné de ces questions, mais il est clair que cela sera extrêmement difficile. Les flux qui vont être ouverts à la concurrence extérieure ne sont pas les moins rentables, les moins massifs et les moins pertinents. C'est une étape supplémentaire dans une réforme qui a déjà conduit Fret SNCF à perdre les deux tiers de ses effectifs, passés de 15 000 à 5 000 agents. Ce n'est pas comme si Fret SNCF était resté les bras croisés pendant la période précédente – et je rends hommage au travail absolument considérable effectué par Sylvie Charles et Frédéric Delorme. On demande un effort supplémentaire à une entité qui en a déjà consenti beaucoup.

Ce plan pourrait peut-être se dérouler dans les conditions les moins mauvaises si la politique publique d'équité concurrentielle – et donc de prise en charge des péages par l'État – est poursuivie, afin que le marché se retourne dans les années à venir. L'amputation serait moins douloureuse avec un marché qui se développe, ce qui suppose que l'État prenne ses responsabilités vis-à-vis du fret ferroviaire et fasse en sorte de garantir un niveau de profitabilité suffisant à l'ensemble des opérateurs, y compris Fret SNCF. C'est tout ce qui peut atténuer les très grandes difficultés que l'on peut anticiper.

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