Intervention de Nicolas Meizonnet

Réunion du mardi 21 novembre 2023 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Meizonnet :

Au fil des semaines et des mois, nous ramenons de nos circonscriptions les requêtes de Français toujours plus nombreux à peiner pour remplir leur frigo et vivre dignement. Pour ceux qui ne peuvent compter sur le soutien de leurs proches ou d'associations, c'est l'heure des privations. Quand on a déjà renoncé à ses loisirs et à partir en vacances, on en vient à réduire les dépenses vitales. Sauter des repas et se passer de produits d'hygiène nécessaire fait désormais partie du quotidien de beaucoup de nos compatriotes. Bien au-delà des plus modestes, cette situation affecte les Français des classes moyennes, y compris les actifs, qui travaillent dur. Or, tout le poids de notre système repose sur cette France laborieuse, courageuse mais discrète. Après deux années d'inflation record, nous en sommes toujours à légiférer sur des mesures d'exception ou des mesurettes, comme l'avance des négociations commerciales, alors qu'il est urgent de s'attaquer au fond du problème.

Vous persistez à rester sourds à nos propositions visant à rendre du pouvoir d'achat aux Français pour longtemps : taxer les superprofits, encadrer temporairement les marges des industriels et de la grande distribution, supprimer la TVA sur les produits de première nécessité et l'abaisser de 20 à 5,5 % sur les énergies. Votre entêtement est lourdement préjudiciable.

S'agissant des titres-restaurant, nous soutiendrons toutes les mesures d'assouplissement des règles d'utilisation. Des stagiaires, des apprentis et nombre de salariés sont à l'euro près : ils accueilleraient une réforme avec enthousiasme. On devrait pouvoir utiliser les titres tous les jours de l'année, pour un plus grand nombre de produits. Nous avions déposé des amendements dans ce sens mais, hélas, ils ont été jugés irrecevables – encore une fois.

Enfin, j'appelle votre attention sur la distorsion de concurrence qu'imposent les quatre principaux acteurs de la filière, en situation d'oligopole, à leurs concurrents. À terme, cela pourrait mettre à mal un modèle conçu pour servir les salariés.

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