Intervention de Joëlle Mélin

Réunion du mercredi 15 novembre 2023 à 13h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoëlle Mélin :

Je ne peux que regretter la célérité dans la législation sur un sujet aussi grave. Avec les dispositions européennes prévues par pacte asile et immigration européenne, que vous souhaitez imposer à notre pays, vous prenez les mêmes risques et les mêmes responsabilités que tous ceux qui, au fil des siècles, ont développé de manière chaotique la présence européenne et française en Asie, au Moyen et Proche Orient, et en Afrique.

Rappelons-nous la manière inconsidérée dont se sont déroulées depuis plus de 60 ans toutes les indépendances des pays qui sont aujourd'hui concernés par l'immigration. Nous en payons aujourd'hui le prix fort par une immigration légale et illégale massive. L'immigration légale, sur fond de laxisme de beaucoup d'États Membres européens et du blocage d'autres, est surtout le fait du raz-de-marée de 2015-2016 voulu par la chancelière Merkel. L'immigration légale est aussi le fait de la multiplication des filières ouvertes en Europe, comme le confirme d'ailleurs encore aujourd'hui le pacte asile et immigration.

Il s'agit aussi d'une immigration illégale dans des conditions parfois dramatiques entretenue par des réseaux mafieux structurés et par les dispositifs Dublin qui sont assez inopérants. Aujourd'hui, à vouloir régler le problème du droit des étrangers dans l'émotion et la précipitation, vous allez aggraver les choses comme vos prédécesseurs. Ce n'est guère que la 118e loi française sur l'immigration depuis 1945. C'est bien là la preuve d'une erreur majeure de stratégie.

Comme nous le proposons depuis 40 ans, il faut nous aligner sur des pays qui maîtrisent leur immigration avec des critères d'accueil stricts et renforcer le contrôle aux frontières de l'Union européenne, mais aussi aux frontières des États membres. Le climat terroriste nous l'impose d'ailleurs actuellement. En sus des multiples mesures sécuritaires et administratives que nous proposons depuis longtemps, nous pensons qu'il faut développer les partenariats culturels pour pouvoir contrôler la filière étudiante. Il nous faut développer des partenariats économiques et écologiques en réponse à la migration climatique. Nous solliciterons évidemment au maximum nos ambassades et consulats.

Bien plus, la rigueur absolue est de mise face à une menace islamiste infiltrée depuis 20 ans et qui brouille gravement les données, tout en nous donnant hélas raison dans nos analyses posées il y a bien longtemps. Nous nous sommes opposés au Parlement européen au Pacte Asile et Immigration et nous serons très attentifs à la loi à venir. Ma question est simple : comment comptez-vous intégrer les leçons de l'histoire dans les stratégies à venir ?

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