Intervention de Jonathan Delisle

Réunion du jeudi 9 novembre 2023 à 15h30
Commission d'enquête sur la libéralisation du fret ferroviaire et ses conséquences pour l'avenir

Jonathan Delisle, président des transports Delisle :

Concernant l'intérêt économique du transport ferroviaire, nous avions précédemment réalisé une étude lorsque notre client nous l'avait proposé et nous avions identifié un léger surcoût, qui était toutefois supportable et que le client avait accepté. Toutefois, les nouvelles normes routières et les obligations futures de passage à l'électrique ou à l'hydrogène nous confrontent à des investissements beaucoup plus importants. Dans ce contexte, le transport ferroviaire pourrait devenir plus intéressant.

Actuellement, nous avons également opté pour les biocarburants en attendant que l'électricité se démocratise, que les batteries offrent une plus grande autonomie, que la fiabilité des camions s'améliore et, surtout, que le coût d'acquisition de ceux-ci diminue. Nous avons tendance à freiner sur ce sujet, d'autant plus que nous n'avons pas une visibilité claire sur l'hydrogène. D'ailleurs, même les constructeurs de poids lourds ne savent pas encore quelle voie privilégier.

Par ailleurs, nous sommes conscients que l'activité économique fonctionne par cycle et nous nous trouvons actuellement dans une période creuse. Je ne peux cependant pas vraiment parler de l'impact spécifique sur le fret ferroviaire, car nous en faisons relativement peu. J'imagine qu'il est quelque peu impacté indirectement, mais nous savons que l'activité repartira l'année prochaine ou en 2025 ou plus tard. Cette considération conjoncturelle ne remet donc pas en question les stratégies.

Enfin, nous n'avons pas reçu de demande concernant le transport fluvial jusqu'à présent et nous ne sommes pas nécessairement positionnés vis-à-vis de celui-ci dans nos flux. La majorité de nos clients proviennent du secteur agroalimentaire et, dans ce domaine, les livraisons s'effectuent principalement vers des usines fonctionnant en trois-huit avec des chaînes sans discontinuité. Le rail n'est donc pas toujours leur premier choix en raison de la réactivité et de la flexibilité moindres qu'il présente par rapport à la route. Les clients ne veulent pas prendre le risque qu'un conteneur soit bloqué en plein milieu de la France, ce qui pourrait entraîner des ruptures de chaîne de production. Dans d'autres secteurs, le transport fluvial est tout à fait viable, car ces problèmes de flexibilité sont moins prégnants.

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