Intervention de Isabelle Rauch

Séance en hémicycle du jeudi 1er février 2024 à 15h00
Discussion d'une proposition de loi — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Rauch, présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Je tiens à remercier vivement la rapporteure, Mme Émilie Bonnivard, d'avoir pris l'initiative de déposer cette proposition de loi visant à relancer l'organisation des classes de découverte, que nous avons adoptée en commission des affaires culturelles et de l'éducation en novembre dernier, dans le cadre de la journée parlementaire du groupe Les Républicains. Je suis heureuse que nous puissions l'examiner en séance publique cette semaine, car elle nous donne l'occasion d'adopter des mesures concrètes et utiles pour les élèves et les enseignants de l'école primaire.

Les classes de découverte constituent un formidable outil pédagogique. À leur échelle, elles incarnent le vivre-ensemble et offrent à notre jeunesse la possibilité de découvrir, bien souvent pour la première fois, la mer, la montagne, la campagne ou encore la richesse culturelle de notre pays. Si le ministère de l'éducation nationale n'est pas en mesure, à ce stade, de transmettre des chiffres officiels, les acteurs de terrain signalent une baisse préoccupante du nombre de classes de découverte organisées ces dernières années. Bien évidemment, le covid a interrompu les voyages scolaires, mais la difficulté est en réalité plus profonde : des facteurs plus structurels sont à l'œuvre.

Rappelons tout d'abord que les voyages scolaires n'existeraient pas sans l'investissement des enseignants, dont je salue le travail. Les projets de classes de découverte témoignent de l'engagement de la communauté éducative en faveur de la réussite et de l'épanouissement des élèves. Organiser une telle classe demande un lourd travail de préparation et engage une forte responsabilité, dont il faut bien mesurer l'ampleur. Ce travail est insuffisamment reconnu ; les enseignants conduisent ces projets de façon entièrement bénévole. C'est un des enjeux de la présente proposition de loi.

Le financement des voyages scolaires est l'autre problème central. Les classes de découverte impliquent des dépenses importantes, essentiellement liées au transport et à l'hébergement. Ces coûts ont crû de manière significative ces dernières années, principalement sous l'effet de l'inflation. Il en résulte un reste à charge parfois considérable pour les familles – de l'ordre de 400 euros, voire plus, pour un voyage de quatre ou cinq jours, par exemple. Toutes ne sont pas en mesure de faire face à une telle dépense, malgré les aides sociales proposées par les collectivités, notamment par les communes. C'est alors la double peine : les élèves issus des milieux les plus défavorisés risquent aussi d'être ceux qui partent le moins en classe de découverte. L'école républicaine, qui porte en elle la promesse de l'égalité des chances, doit offrir à chacun la possibilité de bénéficier d'un tel dispositif, indépendamment du revenu des parents. C'est en tout cas l'ambition exprimée par le Gouvernement dans une récente circulaire, que je cite à mon tour : « tout élève, quel que soit son milieu social d'origine, doit pouvoir bénéficier d'au moins un voyage scolaire au cours de sa scolarité obligatoire ».

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