Intervention de Élise Descamps

Réunion du jeudi 8 février 2024 à 9h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Élise Descamps, secrétaire générale de l'Union syndicale des journalistes :

Nous pensons que des mesures de protection doivent être prises en faveur des SDJ. Il n'en demeure pas moins vrai que le dialogue social ne fonctionne pas suffisamment dans notre branche et que les « ordonnances Macron » ont considérablement affaibli le syndicalisme en entreprise. Nous demandons plus de moyens pour les militants syndicaux en entreprise, qui doivent traiter de plus en plus dossiers tout en ayant de moins en moins de temps à y consacrer, mais également une place pour les représentants de la profession à la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), qui ne réunit aujourd'hui que les représentants patronaux et les représentants de l'État. Cela nous permettrait de donner notre avis sur les pratiques des éditeurs.

S'agissant du dialogue social et de la voix des salariés, dans l'audiovisuel public, les contrats d'objectifs et de moyens pourraient intégrer des conditions sociales et les syndicats pourraient émettre des propositions.

Dans le domaine de la sécurité, nous sommes favorables à l'inscription des journalistes dans la liste des professions et des fonctions qui entraînent une circonstance aggravante en cas d'agression. Nous ne demandons pas un privilège, mais simplement que soit réparée une carence du code pénal. De nombreuses professions et fonctions sont déjà protégées, qu'il s'agisse des élus, des enseignants, des policiers, des conducteurs de bus, des gardiens d'immeuble. Lorsqu'un journaliste travaille, il ne représente pas que lui-même, mais aussi les valeurs fondamentales de notre démocratie. C'est la raison pour laquelle il faut le protéger.

Ensuite, la CFDT porte le dossier des correspondants étrangers depuis de longues années. Nous avons d'ailleurs établi un rapport très détaillé en 2019 et en avons fait la première des priorités lors de la campagne des élections présidentielle et législatives. À ce titre, nous pensons qu'il faut réformer le code de la sécurité sociale et que des solutions existent, pour les 500 personnes concernées et qui sont essentielles pour l'information des citoyens français en matière d'actualité internationale. Nous demandons ainsi que la notion de territorialité soit modifiée dans le code de la sécurité sociale, afin qu'un salarié travaillant pour un journal basé en France, imprimé en français et s'adressant à des citoyens français soit considéré comme travaillant en France.

De plus, ce n'est pas parce qu'un journaliste relève d'un régime de sécurité sociale étranger qu'il n'a pas de contrat de travail : il faut vraiment scinder les deux sujets et distinguer le contrat de travail de la protection sociale. Aujourd'hui, il existe un dysfonctionnement dans le code de la sécurité sociale, qui doit être réparé, ce qui ne passe pas forcément par une loi. Nous pouvons d'ailleurs vous transmettre un dossier à ce sujet.

En termes de précarité, est-il normal que des pigistes soient rémunérés 30 euros pour la rédaction d'un feuillet de 1 500 signes ? À l'heure actuelle, il n'existe pas de barème en presse régionale. Il est donc nécessaire d'établir des tarifs au feuillet qui considèrent le temps de travail effectué, non pas par des jeux d'équivalence, mais par une négociation de tarifs plus élevés.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion