Intervention de Laurent Marcangeli

Séance en hémicycle du mardi 12 mars 2024 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à l'accord de sécurité franco-ukrainien et à la situation en ukraine suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Marcangeli :

Le Parlement européen s'est prononcé à plusieurs reprises en faveur de l'aide à l'Ukraine et a condamné les actions de la Russie. Les députés européens ont voté au sujet de l'octroi d'une assistance financière à l'Ukraine, de la protection de l'Union européenne pour les enfants et les jeunes qui fuient la guerre, des violations des droits de l'homme commises par le groupe Wagner. Inutile de lister l'ensemble des positions prises par les uns et les autres : l'histoire les jugera.

La France est au rendez-vous. Nous fournissons à l'Ukraine le matériel militaire nécessaire à sa défense : des canons Caesar pour rivaliser avec l'artillerie russe, des véhicules blindés de reconnaissance et des munitions. Nous apportons une aide humanitaire aux populations menacées. En tant que députés, nous avons aussi participé à cet effort en votant à plusieurs reprises l'abondement d'un fonds spécial de soutien à l'Ukraine.

L'accord signé il y a quasiment un mois est une preuve supplémentaire de cet engagement. Il couvre un large champ de coopérations possibles dans les domaines de la sécurité, de l'industrie militaire et de défense, ainsi que dans le domaine civil. Il ouvre des perspectives à une paix durable et à la reconstruction de l'Ukraine. Il inscrit dans le marbre la promesse de la France de venir en aide à ce pays ami, jusqu'à ce qu'il soit pleinement intégré dans l'Alliance atlantique.

La France et l'Union européenne ont fait beaucoup, mais rien de tout cela n'aurait été possible sans le courage et la résistance du peuple ukrainien. Je souhaite à mon tour rendre hommage à ces femmes et ces hommes, à ceux qui ont combattu vaillamment en repoussant les troupes russes sur le front et à ceux qui, à l'arrière, ont su faire preuve de résilience. Ils ont réalisé l'exploit de tenir tête à une puissance nucléaire et à l'une des premières armées du monde, et ce, malgré les menaces constantes des drones, des mines et des bombes, qui font toujours plus de victimes civiles. M'étant personnellement rendu sur place il y a plus d'un an, j'ai vu de mes yeux, avec admiration, le courage d'un peuple qui ne veut pas capituler.

Ce drame, qui se perpétue chaque jour au fur et à mesure de l'enlisement du conflit, peut soulever des questions et provoquer le découragement. Cela rend d'autant plus légitime le présent débat.

D'aucuns voudraient que tout s'arrête le plus vite possible, afin de restaurer un faux-semblant de tranquillité dans nos relations avec la Russie. Ils ne proposent rien d'autre que l'amnésie collective : oublier les ingérences de la Russie, les cyberattaques continues de nos infrastructures stratégiques et le dédain pour la souveraineté et l'intégrité territoriale de ses voisins. Ils voudraient laisser le champ libre aux désinformateurs et autres trolls, aux milices Wagner et à tous ceux qui entretiennent un sentiment antifrançais à travers le monde.

À ceux qui voudraient aujourd'hui faire preuve de souplesse – voire de mollesse –, nous ne pouvons que rappeler la réponse du général de Gaulle au lendemain de la crise de Berlin en 1961.

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