Intervention de Xavier Lefort

Réunion du jeudi 29 février 2024 à 14h00
Commission d'enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d'outre-mer

Xavier Lefort, préfet de Guadeloupe :

S'agissant du dernier point évoqué, mon sentiment est plutôt inverse : les équipes dont nous disposons possèdent une bonne connaissance de l'historique et de la permanence des situations. Au sein de la préfecture et de la Deal, nombre de nos collègues connaissent bien le territoire, dont ils sont souvent originaires par ailleurs.

Ensuite, le colonel Lhomme a déjà évoqué la problématique de l'eau. Le Sdis dispose de ses propres moyens mobiles et il est en mesure de déployer ses propres ressources. Par ailleurs, après les difficultés qui ont été rencontrées en Guadeloupe, des décisions législatives ont été prises par les parlementaires, avec notamment la création d'un syndicat mixte départemental qui couvre l'ensemble des collectivités, le syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de Guadeloupe (SMGEAG). Cette création permet de traiter le sujet de la bonne manière en termes de gouvernance de l'eau, des moyens, des opérations, en bénéficiant d'un appui très fort de l'État, mais aussi de la région et du département.

Ainsi, l'année dernière, nous avons mis en place une programmation pluriannuelle des investissements sur trois ans, portant sur plusieurs centaines de millions d'euros. En conséquence, 250 millions d'euros de financement permettent de lancer un certain nombre d'opérations sur les usines de production d'eau potable, sur le réseau de distribution ou sur le réseau d'assainissement. En lien avec le département et la région, nous avons défini trente opérations structurelles et prioritaires, afin d'obtenir dès cette année des résultats tangibles. Je rappelle toutefois que la compétence de l'eau ne relève pas de l'État ; elle demeure entre les mains des collectivités.

En l'espèce, l'État intervient en appui, à travers un contrat d'assistance technique grâce à six personnels de l'État mis à disposition et un financement de 20 millions d'euros annuels pour le fonctionnement du syndicat, à travers des contrats semblables à ceux des contrats de redressement outre-mer (Corom). L'État offre également un appui sur les opérations d'investissement, puisqu'il cofinance pour un tiers un programme d'investissements lourds, qui a débuté cette année. Nous souhaitons obtenir des résultats rapides, même s'ils ne se matérialiseront sans doute pas dès le premier semestre, mais plutôt dans un délai de deux ans.

Nous avons l'habitude de prépositionner des moyens, comme l'a illustré l'épisode de l'ouragan Tammy, notamment grâce au Sdis et aux brigades de gendarmerie. En effet, il était envisageable que la trajectoire de l'ouragan affecte la Grande-Terre. Nous avions ainsi prépositionné des moyens de distribution d'eau, pour pouvoir subvenir aux besoins des populations. La veille du passage de l'ouragan, nous avions également projeté des moyens par voie aérienne, pour pouvoir être opérationnels à La Désirade dès le passage du cyclone, sans attendre que les conditions de mer soient rétablies. À ce titre, nous avions prépositionné un médecin du CHU de Point-à-Pitre. Cet exemple témoigne de la très bonne capacité opérationnelle des services à monter ce type d'opération.

S'agissant du réseau d'incendie et de secours, nous sommes encore soumis aux aléas du réseau de distribution, mais le Sdis est en mesure d'adapter des moyens mobiles pour la lutte contre l'incendie.

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