Intervention de Sarah El Haïry

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2024 à 14h00
Défaillances de l'aide sociale à l'enfance

Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l'enfance, de la jeunesse et des familles :

Vous posez en réalité trois questions. Tout d'abord, un bébé âgé de 0 à 3 ans ne devrait pas rester aussi longtemps dans une pouponnière. Cette situation – le nombre de bébés dépasse parfois les capacités d'accueil – ne résulte pas d'un choix volontaire des départements. Ils n'y arrivent pas, tout simplement. Le bébé qui a malheureusement besoin d'être placé doit être accueilli dans une famille : cela rend encore plus urgent le recrutement de familles d'accueil pour les bébés.

Vous m'avez également interrogée sur le taux d'encadrement. C'est vrai, il n'y a pas assez d'encadrants. Il est urgent de permettre à ces enfants de rester en pouponnière le moins longtemps possible – car même si c'est en principe la règle, ce n'est pas la réalité. Plus vite des assistants familiaux seront recrutés, plus vite les bébés bénéficieront de conditions plus favorables à leur développement. Nous savons à quel point les 1 000 premiers jours sont importants en la matière et combien les conséquences peuvent être dramatiques : parfois, le bébé va jusqu'à se laisser mourir parce qu'il manque de liens affectifs.

L'urgence, c'est donc de recruter des assistants familiaux pour accueillir les bébés. Le problème, c'est aussi que des bébés quittent parfois directement la maternité pour rejoindre la pouponnière, sans avoir eu aucun lien avec leurs parents – il s'agit parfois du deuxième ou troisième enfant placé. Enfin, je le répète, l'enjeu reste l'attractivité du métier d'assistant familial : la loi Taquet tente d'y répondre, mais ce n'est pas encore suffisant.

J'assume pleinement le chemin à parcourir, mais ce travail doit être mené également avec les départements et le monde des travailleurs sociaux : nous devons réfléchir à la question des rémunérations des assistants familiaux, mais aussi à celle de leur accompagnement, des compétences professionnelles, de leur place dans les équipes pluridisciplinaires et de la collégialité de l'accueil – pour répondre au besoin de répit, notamment, que j'ai évoqué à demi-mot tout à l'heure. Aujourd'hui de nombreux assistants familiaux…

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