Intervention de Boris Vallaud

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2024 à 15h00
Débat d'orientation et de programmation des finances publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

…et c'est le programme que nous mettons sur la table aujourd'hui.

Premier quart : des recettes nouvelles, au nom de la justice fiscale, grâce à celles et ceux qui peuvent faire des efforts supplémentaires. Pour reprendre un fameux slogan, je vous dirai, monsieur le ministre : tax the rich. Renoncement à la suppression de la CVAE, cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, taxation des superprofits ou des superdividendes, des grandes fortunes comme des gros héritages : nous pouvons ainsi trouver 38 milliards de recettes nouvelles pour l'État.

Deuxième quart : des économies au nom de l'efficacité de la dépense publique. Plutôt que de tailler dans l'éducation, la santé ou le logement, nous proposons d'évaluer chaque aide directe ou indirecte aux entreprises, y compris les exonérations de cotisations sociales, soit plus de 200 milliards par an, de les soumettre à conditions et d'y renoncer dès lors que leur efficacité économique, sociale et environnementale n'est pas établie. Les aides aux entreprises, qui représentaient 3,5 % du PIB au début des années 1980, s'élèvent à plus de 8,5 % aujourd'hui – je rappelle qu'elles sont financées par les ménages et par le déficit public.

Troisième quart : une action en faveur du pouvoir d'achat et de la consommation des ménages pour soutenir leur pouvoir de vivre mais aussi notre économie. Augmentons le Smic et le point d'indice en proposant une compensation aux collectivités locales, augmentons les minima sociaux, convoquons la conférence salariale tant attendue et limitons les écarts de rémunération – tels que ceux, indécents, dont nous avons eu connaissance ces dernières semaines.

Quatrième quart : une relance des investissements pour préparer l'avenir, un plan de rebond, des investissements massifs dans les infrastructures de la transition écologique, les énergies renouvelables, le ferroviaire, l'eau potable mais aussi le logement. Nous voulons également que les entreprises industrielles françaises rattrapent leur retard considérable en matière de compétitivité. Grâce à un dispositif de suramortissement, elles pourraient engager la robotisation et la numérisation de leurs process.

Monsieur le ministre, nous avons la mémoire longue et vous, les idées courtes. Il existe des solutions alternatives à la violence et à l'impuissance. Votre discours n'est pas une promesse de vertu financière mais uniquement la somme de vos renoncements, de vos petites lâchetés et de vos gros mensonges. Nous n'en voulons pas.

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