Depuis plusieurs années, les associations demandent au Gouvernement de consacrer 1 milliard à la lutte contre les violences faites aux femmes. Nous estimons que le ministère de la culture doit prendre sa part dans ce combat, notamment parce que la violence systémique y est de plus en plus fréquemment dénoncée.
Le caractère très masculin de l'environnement de travail, notamment au sein des directions, est un facteur de développement des violences sexistes et sexuelles. Pendant longtemps, en France, un seul théâtre national était dirigé par une femme. L'extraordinaire Caroline Guiela Nguyen a certes été nommée il y a quelques jours à la tête du Théâtre national de Strasbourg – j'invite d'ailleurs ceux de nos collègues qui ne l'ont pas fait à voir sa magnifique pièce, Fraternité, Conte fantastique –, mais cela ne fait guère que deux femmes directrices, ce qui reste insuffisant.
Les femmes ne représentent que 37 % des postes de direction dans les centres dramatiques nationaux (CDN) et régionaux (CDR). Elles ne mettent en scène que 35 % des spectacles programmés dans les théâtres nationaux et n'ont représenté que 26 % des auteurs présentés dans les théâtres nationaux pendant la saison 2018-2019.
La cellule d'écoute Audiens a été créée en 2020 pour recueillir la parole des victimes ou témoins de violences ou de harcèlement. Selon un article du Monde, 82 % des plaignants sont des femmes et 68 % des faits dénoncés sont commis par des supérieurs hiérarchiques. Pourtant, seules six personnes ont déposé une plainte.
Il est temps de définir un plan assorti de moyens pour remédier à cette situation. Tel est l'objet de l'amendement : il vise à créer une nouvelle ligne budgétaire. Je vous appelle par ailleurs à lever le gage pour la financer.