Nous parlons de onze territoires français, onze territoires qui sont la France sur trois océans. Ce sont les territoires d'outre-mer, mais je retiens surtout que ce sont des territoires qui connaissent les fractures et les blessures parmi les plus douloureuses de la République. Nos collègues d'outre-mer ont à cœur de les décrire. Ils ont pour cela des connaissances et une légitimité incomparables avec les miennes ; je les laisserai donc faire. Leur jugement sera sans doute sévère quant aux politiques menées ; je l'entends. Mais de quand datent les politiques qui ont créé cette douloureuse réalité ? C'est en décennies qu'il faut calculer. Alors que nous discutons de votre politique, monsieur le ministre délégué, prenons donc la mesure du poids du temps dans ce débat. Mon rôle est de soutenir ce projet de budget et je le ferai avec conviction parce que je pense qu'il le mérite.
Soyons clairs : parce qu'il confronte les déséquilibres criants dans les territoires aux limites de l'annualité budgétaire, le budget des outre-mer est toujours décevant. Une évaluation est nécessaire pour savoir si nous allons dans le bon sens, c'est-à-dire si les politiques publiques qui sont menées depuis cinq années permettent de résorber les déséquilibres.