Intervention de Arnaud Viala

Séance en hémicycle du 10 octobre 2016 à 16h00
Modernisation développement et protection des territoires de montagne — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Viala :

À l’approche de la date butoir définie par le Parlement pour la couverture totale du territoire national par ces documents de planification – à défaut de quoi certains verraient tous leurs espoirs de développement partir en fumée – je tiens à dire ici que nos territoires de montagne, et peut-être surtout de moyenne montagne, sont les plus en danger.

Ils le sont en effet en raison du double effet d’une densité de population plus faible qu’ailleurs, et du relatif éloignement des ensembles urbains, qui génère des effets d’attraction multipolaires. Ils sont, de fait, laissés pour compte et n’ont pas de SCoT en vue.

Profitons, Monsieur le ministre, de ce projet de loi pour ouvrir une vraie possibilité pour eux de programmer et de modéliser leur développement, en lien étroit avec les zones qui les jouxtent et dans le cadre de procédures vivantes et positives de collaboration entre SCoT. Il y a là un vrai travail partenarial et expérimental à proposer aux élus de nos territoires ainsi qu’aux services déconcentrés de l’État.

Sur les plan économique et touristique enfin, ce texte doit lever des incertitudes pesant sur la capacité de nos territoires à créer, à accompagner et à soutenir un développement économique et touristique.

Cela passe d’abord par la possibilité d’utiliser un peu de notre espace de montagne à cet effet, sans que l’accumulation des interdits ne confine au blocage total, blocage que laissent craindre certaines dispositions du projet de loi.

Cela passe ensuite par la prise en compte des particularités de nos zones en la matière puisqu’elles ne peuvent pas se développer selon les critères et les axes d’un modèle canonique dont il faut bien convenir qu’il est un modèle urbain et de plaine.

Il passe ensuite par une vraie solidarité en matière d’infrastructures, notamment dans le domaine des nouvelles technologies, sur lequel je serai bref puisque le sujet a été largement évoqué. Il est cependant absolument nécessaire que le projet de loi soit assorti des moyens nécessaires aux ambitions que nous affichons.

En conclusion, je tiens à dire que notre volonté unanime de consensus ne doit pas nous faire perdre de vue notre objectif : donner à la montagne une vraie chance de développement dans le monde moderne et rapide où nous vivons. Consensus ne doit pas signifier tiédeur, statu quo, ou pire encore, régression.

Aujourd’hui, nos territoires ont des projets, de l’ambition, des envies. Leurs acteurs, qu’ils soient agricoles, économiques, touristiques, associatifs ou institutionnels savent se fédérer pour exprimer d’une voix positive cette autre forme de développement que notre pays peut encourager et accompagner.

Ne nous privons pas de l’occasion qui nous est donnée par ce projet de loi pour esquisser un premier pas dans une direction qui devrait nous conduire à prêter une oreille beaucoup plus attentive à l’intelligence territoriale, et ce jusque dans l’élaboration des projets politiques nationaux en vue des échéances futures.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion