Intervention de Jean-Marie Tetart

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Agriculture en Île-de-france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Tetart :

Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt.

Monsieur le ministre, vous savez l'importance croissante des produits locaux et des circuits courts dans l'approvisionnement de la restauration de nos équipements collectifs, des réseaux de grandes surfaces et dans le développement des ventes à la ferme.

Le salon de l'agriculture affiche une nouvelle fois l'excellence des filières d'élevage de notre pays, lesquelles s'appuient de plus en plus souvent sur des circuits courts d'abattage, de découpe, de conditionnement, de commercialisation et – pourquoi pas – de transformation. Mais il permet aussi de mesurer le désarroi de ceux qui portent ces filières, notamment dans les zones périurbaines et particulièrement en Île-de-France.

On sait que l'atelier de découpe de Rambouillet est provisoirement fermé et que l'abattoir bovin de Nogent-le-Rotrou va l'être définitivement. Il n'y aura donc plus d'abattoir traditionnel dans le grand ouest parisien ; les éleveurs devront se rendre en Normandie ou en Bretagne pour revenir ensuite vendre à la ferme – ou y renoncer.

Les filières courtes connaissent des contrôles externalisés et dispendieux ; on leur impose des normes croissantes allant au-delà de ce qu'exige l'Europe ; elles ne supportent pas l'accroissement de charges dû à la refiscalisation des heures supplémentaires ; elles sont touchées par la baisse continue du pouvoir d'achat des Français ; dans les zones périurbaines, leur développement est condamné par un foncier rare et cher.

La disparition des abattoirs locaux franciliens est un mauvais coup supplémentaire porté à l'élevage, mais aussi aux consommateurs et à leur santé, à l'aménagement du territoire et au monde rural. En Île-de-France, la situation est d'ailleurs identique pour les filières laitière, maraîchère et fruitière. Sans des filières régionales de conditionnement et sans circuits courts, la disparition de l'agriculture périurbaine diversifiée est programmée.

Monsieur le ministre, que comptez-vous faire pour éviter ce désastre écologique et économique annoncé ? Allez-vous enfin donner de la réalité à vos annonces en faveur d'une agriculture durable, de produits de qualité et d'un meilleur service aux consommateurs ? Allez-vous enfin prendre en compte la spécificité de l'agriculture périurbaine ? Où sont vos engagements ? Que restera-t-il de vos annonces gouvernementales ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion