Intervention de Philip Cordery

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 15h00
Débat sur le mali : au-delà de l'intervention militaire perspectives de reconstruction et de développement.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilip Cordery :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, je tiens à associer à ma question mon collègue Gwenegan Bui.

La France agit au Mali dans l'intérêt de ce pays et à sa demande. L'opération Serval a pour objectif de lutter contre les groupes terroristes et vise à protéger les intérêts de la France, de l'Europe et de l'Afrique.

Cette opération exemplaire est tout le contraire de la « Françafrique » et se différencie radicalement d'opérations militaires menées par le passé, qui trop souvent prenaient parti dans des conflits de politique intérieure. À la demande du président malien et dans un cadre international légal, cette intervention est dirigée contre les agresseurs extérieurs qui menaçaient l'intégrité territoriale et la souveraineté du pays.

Les critiques de certains sur l'isolement de la France au Mali sont totalement infondées et relèvent de la pure polémique politicienne. Plusieurs États européens – la Belgique, les Pays-Bas, l'Espagne, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Danemark – ont mis des moyens logistiques à disposition. Une mission de formation de l'Union européenne va être déployée ainsi qu'une aide humanitaire et une aide financière aux forces africaines.

Les pays africains sont impliqués au sein de la MISMA, la mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine, l'Organisation des Nations unies envisage de déployer les Casques bleus, John Kerry a félicité la France pour son intervention réussie et les États-Unis ont débloqué l'équivalent de plusieurs millions d'euros pour aider les troupes françaises.

C'est donc bien l'ensemble de la communauté internationale qui salue et soutient l'action française conduite par le Président de la République.

Toutefois, c'est la France qui assume l'essentiel du coût financier de la mission qui protège l'ensemble des États européens. L'opération a déjà coûté plus de 100 millions d'euros et d'autres fonds devront être débloqués pour garantir le succès de cette intervention nécessaire.

Ma question est donc la suivante, messieurs les ministres : la France étant engagée au Mali dans l'intérêt de l'ensemble des Européens, ne conviendrait-il pas de déduire le coût de l'intervention militaire française du calcul des 3 % de déficit imposés par le pacte de stabilité européen ? (Sourires et applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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