Intervention de Laurent Fabius

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 15h00
Débat sur le mali : au-delà de l'intervention militaire perspectives de reconstruction et de développement.

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères :

Sur ce dernier point, le ministre de la défense ainsi que l'ensemble du Gouvernement vous ont entendu : bien évidemment, nous tenons compte dans le Livre blanc de la défense des événements en cours.

Vous avez posé deux questions, l'une relative à l'ONU et l'autre aux élections. Concernant l'Organisation des Nations Unies, j'en ai discuté cet après-midi même avec le Secrétaire d'État américain, M. John Kerry, de passage à Paris, ainsi qu'avec les membres du gouvernement malien que j'ai eus hier au téléphone. Nous souhaitons – et j'entends par là la communauté internationale – que soit adoptée une opération de maintien de la paix.

Celle-là présenterait différents avantages : il ne s'agirait pas d'une mission d'interposition, car l'interposition suppose l'existence de deux parties ; or dans le cas présent, l'on ne voit pas qui seraient les parties. Il s'agirait donc d'une opération de stabilisation.

Une discussion très fructueuse s'est établie entre nos représentants permanents. Je puis ainsi vous confirmer que les choses progressent dans le bon sens et que nous devrions pouvoir obtenir cette « OMP », puisque tel est le sigle, dans des délais tout à fait corrects.

La question des élections quant à elle pose une difficulté, mais il ne faut pas que, le Mali étant dans la situation que l'on connaît, l'on ajoute à cette difficulté intrinsèque tellement de conditions que la tenue des élections en deviendrait impossible. Ainsi, des terroristes d'AQMI se trouvent encore certainement dans le nord du pays ; si on leur demande d'organiser le scrutin, il est peu probable qu'ils consentent à le faire !

Il faut donc tout à la fois que la sécurisation soit réalisée – les troupes font leur travail d'une manière remarquable –, que le dialogue soit engagé, et que tous les éléments techniques soient rassemblés afin que les élections puissent se tenir à la date prévue, en présence d'observateurs.

Je ne vous dirai pas que les élections se dérouleront dans les mêmes conditions qu'en Suisse ou en Grande-Bretagne – pour ne pas parler de la France – car les conditions ne sont pas les mêmes. Mais il est essentiel que l'on ne tire pas prétexte des difficultés existantes pour retarder les élections, car cela conduirait ensuite à de nouvelles difficultés.

Les autorités maliennes gardent cette idée en tête, et la communauté internationale comprend très bien cela. L'ONU peut nous aider et, pour répondre précisément à votre question, l'Europe participera au financement de ces élections à travers le programme que M. le ministre Pascal Canfin vous a détaillé.

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