Intervention de Pascal Canfin

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 15h00
Débat sur le mali : au-delà de l'intervention militaire perspectives de reconstruction et de développement.

Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement :

Monsieur le député, vous posez deux questions.

La première concerne les priorités de notre aide en matière de projets et d'actions concrètes. C'est un sujet important car, trop souvent, nous nous concentrons sur l'action humanitaire puis nous partons tout de suite sur le développement de grands projets qui porteront leurs fruits dans un an, un an et demi ou deux ans, en oubliant ce qui est peut-être aujourd'hui l'essentiel, à savoir réussir les six mois : réussir le retour des populations déplacées et réfugiées, et faire en sorte que la prochaine saison agricole se passe bien, c'est-à-dire que, lorsque les paysans retourneront dans leurs villages et dans leurs champs, ils n'y trouvent pas des grenades non explosées, et qu'ils puissent obtenir les intrants nécessaires aux récoltes. Ce sont autant de points très précis sur lesquels nous sommes en train de travailler avec l'Union européenne et l'ensemble des bailleurs, de façon que nous puissions avoir un plan approprié par l'État malien. Nous travaillons notamment avec le ministre des affaires étrangères, le ministre de l'économie et le ministre des affaires humanitaires pour parvenir à un plan coordonné sur lequel l'ensemble de la communauté internationale se mobilise. Nous sommes sur le point d'avoir cette liste agréée par tout le monde et, dès la semaine prochaine, nous pourrons commencer à la mettre en oeuvre sur deux critères assez simples : l'utilité et la sécurité. Il va de soi en effet que pour mener à bien certains projets nous devons tenir compte de la sécurité sur le terrain.

En matière de territorialisation, notre objectif est de reconstruire avec les Maliens une démocratie, c'est-à-dire l'État et les sociétés civiles. Une partie de notre aide doit passer par les collectivités locales. C'est pourquoi, lorsque je suis allé à Bamako, j'ai rencontré des élus locaux de l'ensemble du territoire. Nous avons bien l'intention, au-delà de l'aide que les collectivités locales françaises apportent déjà, de mettre en place des mécanismes nouveaux, comme des aides budgétaires sectorielles décentralisées, afin qu'une grande partie de l'aide passe par les collectivités locales et pas seulement par l'État central.

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