Intervention de Pascal Canfin

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 15h00
Débat sur le mali : au-delà de l'intervention militaire perspectives de reconstruction et de développement.

Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement :

Merci d'avoir souligné l'importance du développement dans l'objectif de « gagner la paix ». Nous sommes engagés dans une intervention militaire, mais parallèlement nous sommes engagés dans un autre combat qui est de « gagner la paix ».

Gagner la paix, cela passe par le dialogue politique – la commission de dialogue et de réconciliation et les élections – ; cela passe aussi par le retour des réfugiés chez eux, la réussite de la prochaine campagne agricole et le fonctionnement des services publics de base. C'est tout l'enjeu de notre politique de développement et tout ce qui justifie notre mobilisation.

Gagner la paix, cela passe donc par la mobilisation de l'ensemble de la communauté internationale autour d'un certain nombre de priorités. C'est pourquoi nous ne souhaitons pas raisonner dans un cadre purement bilatéral. Je comprends tout à fait l'attention que vous portez aux crédits français, mais même si nous doublions ou triplions ces crédits français, au final ce ne serait qu'une toute petite partie de l'aide de la communauté internationale. Nous travaillons donc non pas sur la base d'efforts budgétaires immédiats dans un cadre bilatéral – la conférence des donateurs donnera l'occasion de faire un certain nombre d'annonces –, mais sur une mobilisation collective de l'ensemble des acteurs européens et, au-delà, de la Banque mondiale, de la Banque africaine de Développement et de pays comme le Canada, le Japon et les États-Unis qui sont présents dans l'aide publique au Mali. Cela nous semble aujourd'hui la priorité.

Vous parlez de « pingrerie ». Mais il faut réévaluer les montants que chacun a en tête en y ajoutant la part qui passe par les fonds européens, que ce soit ECHO pour l'humanitaire ou le fonds européen de développement : il s'agit de montants qui sont beaucoup plus conséquents. Je considère que le drapeau européen, c'est aussi le drapeau français ; et à une sortie par le bas, attentive seulement à l'aide bilatérale, je préfère une sortie par le haut, en regardant comment nous pouvons influencer, en tant que Français, l'ensemble des opérateurs pour faire en sorte qu'ils soient efficaces, contrôlés et au service des populations.

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