Intervention de Jean-Luc Drapeau

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 15h00
Débat sur le mali : au-delà de l'intervention militaire perspectives de reconstruction et de développement.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Drapeau :

Monsieur le président, messieurs les ministres, madame la présidente de la commission des affaires étrangères, mes chers collègues, mesdames et messieurs les parlementaires maliens, chers collègues et amis maliens, le nord du Mali, entre autres territoires sahéliens et africains, est depuis trop longtemps déjà sous occupation de groupes terroristes d'origines très diverses, qui échappent à toute autorité et où se côtoient et se mêlent ambitions djihadistes, recherches identitaires, narcotrafics et trafics d'armes.

C'est dans ce contexte que la France est intervenue le 11 janvier dernier, forte de l'accord de l'ONU et à la demande expresse de nos amis maliens, pour stopper l'avancée de groupes aux ambitions funestes. Si le bien-fondé, la pertinence et l'efficacité de cette opération ont été unanimement reconnus, se pose néanmoins déjà la question de l'après-guerre.

La normalisation des rapports entre le nord et le sud du Mali sera nécessairement une des équations à résoudre, si l'on veut que renaisse un État Malien. Une feuille de route a été adoptée par le gouvernement et le parlement maliens. Un dialogue doit se nouer, dont personne ne devra être exclu, notamment chez les populations du nord, au premier rang desquels les Touaregs. La France doit encourager le développement de ce dialogue, autour de la notion fondamentale d'autonomie.

La reconstruction passera donc obligatoirement par une redéfinition des rapports entre le nord et le sud et devra aboutir à la mise en place d'une gouvernance adaptée et au retour sécurisé des populations qui ont fui la guerre vers les pays voisins.

Nous devons nous interroger sur les mesures à mettre en oeuvre pour assurer au peuple malien des moyens de subsistance durables, lui permettre d'enclencher un processus démocratique et de se doter d'une armée citoyenne, garante de la pluralité et de l'intégrité de l'État malien.

Si la France, en vertu d'accords de solidarité et d'une histoire commune, porte une responsabilité envers le Mali, nous n'avons pas pour autant vocation à nous substituer à ce dernier dans la détermination de ce que sera son avenir.

Dans ces conditions, messieurs les ministres, comment envisagez-vous, l'aide que doit apporter la France au processus de normalisation des rapports entre le nord et le sud, condition essentielle pour que vive la nation malienne ?

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