Intervention de Jean-Charles Taugourdeau

Séance en hémicycle du 19 mars 2013 à 9h30
Questions orales sans débat — Construction de retenues d'eau

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Charles Taugourdeau :

Monsieur le ministre, ma question s'adressait à Mme la ministre de l'environnement, mais je sais que vous allez me répondre.

Le 11 juillet dernier, devant la commission des affaires économiques, la ministre a enterré le décret qui avait été préparé sous la précédente législature, par le précédent gouvernement, sur les réserves collinaires. Quand nous l'avons interrogée à ce sujet, elle nous a dit qu'elle allait engager une discussion avec les agriculteurs, en concertation avec le ministre de l'agriculture. Depuis, nous n'avons eu aucune nouvelle.

Je voudrais rappeler ce qu'est une réserve collinaire, parce que je me suis aperçu, en discutant au Salon de l'agriculture avec des parlementaires – y compris de la majorité – que tout le monde ne sait pas ce que c'est… Une réserve collinaire est un trou bâché où l'on peut stocker le surplus d'eau des ruisseaux, afin de disposer de réserves en été. Nous avions élaboré un décret permettant de créer des réserves collinaires gravitaires : cela consiste, lorsqu'un cours d'eau vient à déborder, à canaliser la quantité d'eau excédentaire correspondant aux capacités de la réserve. Au cours d'une réunion de travail avec le président de la FNSEA, j'ai eu la surprise d'entendre des parlementaires de la majorité s'écrier : « On ne va pas mettre des barrages partout ! ». Or, une réserve collinaire n'est en aucun cas un barrage sur une rivière !

Protéger l'environnement, c'est bien ; gérer strictement l'eau, c'est bien. L'eau, c'est la vie, pour l'homme comme pour les plantes. Être en vie et en bonne santé, c'est aussi pouvoir travailler : je pense en premier lieu aux agriculteurs, dont la mission première est de nourrir les autres êtres humains. Il est temps de leur donner tous les outils nécessaires pour nourrir les 9 milliards d'habitants que la terre comptera en 2050.

En l'absence de décret, les procédures sont plus complexes, surtout pour les petits ouvrages, ce qui nuit à la compétitivité de nos agriculteurs face aux agriculteurs européens. Cela ne va pas dans le sens de ce que nous a annoncé il y a dix jours, à Dijon, le Président de la République, à savoir la nécessité de simplifier les normes et de raccourcir les délais.

Je pense qu'il est urgent d'autoriser les agriculteurs à remplir des petites réserves collinaires en hiver pour arroser leurs terres ou nourrir leur bétail en été.

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