Intervention de Jean-Louis Borloo

Séance en hémicycle du 20 mars 2013 à 15h00
Motion de censure

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Borloo :

…et vous décidez de la supprimer, comme vous avez supprimé le forfait et une partie des allègements, sous prétexte, encore une fois, qu'ils ne concerneraient que les plus fortunés. Quelle erreur ! De grâce, revenez sur votre décision !

Monsieur le Premier ministre, les chiffres sont implacables : vous pouvez le constater dans votre région. Vous êtes en train de détruire entre 100 000 et 150 000 emplois par an dans un secteur qui en créait entre 100 000 et 120 000 au cours des dernières années. (Applaudissements sur les bancs des groupes UDI et UMP.)

Monsieur le Premier ministre, si l'on ajoute, au bâtiment et au logement, les services à la personne, l'écart entre les bons et les mauvais choix que vous avez faits, pour paraphraser Pierre Mendès France, ce seront 300 000, 400 000, peut-être même 500 000 emplois ! La conséquence de vos choix, pour vous donner une image, ce sont deux fermetures du site industriel d'Aulnay-sous-Bois tous les deux jours !

Alors, de grâce, revenez sur ces trois erreurs manifestes, qui sont antisociales, contraires à l'emploi et mauvaises pour les comptes publics. La disparition de 400 000 emplois, savez-vous ce que cela représente dans les comptes publics ? Dix milliards d'euros, tous comptes publics confondus, donc une aggravation du déficit public.

Vous aviez promis la croissance aux Français, et ils ont l'austérité : ils ne savent plus où ils vont. C'est pourquoi la troisième chose que nous vous avons demandée, c'est de dire la vérité aux Français sur la trajectoire des prélèvements obligatoires. (Applaudissements sur les bancs des groupes UDI et sur quelques bancs du groupe UMP.) Vous ne voyez pas qu'ils ne comprennent plus rien ? Ils ne refont plus la chambre de leurs enfants, (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et écologiste), ils ne changent plus de voiture, l'artisan ne remplace plus son matériel et on n'investit plus dans les PME et les TPE. (Applaudissements sur les bancs des groupes UDI et UMP.)

Si vous voulez relancer la croissance, il faut rétablir la confiance. Il faut que vous parliez aux Français aujourd'hui, ou bien le Président de la République s'en chargera la semaine prochaine : dites-leur qu'ils peuvent être tranquilles et que vous vous engagez à ne plus augmenter les prélèvements obligatoires. Et alors, vous verrez, la France de la confiance et de la croissance va renaître.

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