Intervention de Guillaume Garot

Séance en hémicycle du 21 mars 2013 à 15h00
Débat sur la traçabilité alimentaire

Guillaume Garot, ministre délégué chargé de l'agroalimentaire :

J'aimerais rappeler que le Gouvernement, avant même que n'éclate cette crise, a entrepris un travail avec eux pour améliorer l'étiquetage en le rendant plus clair et plus lisible. Nous considérons qu'il s'agit d'une question non pas simplement de loyauté et de transparence, mais de santé publique et même de justice sociale.

Car, en définitive, qui sont les premières victimes de ces tromperies qui tirent leur origine, il faut le dire, de la course effrénée aux bas pris et au profit maximal ? Assurément les Français les plus modestes. Il n'est donc pas acceptable à nos yeux que les plus faibles parmi les Français, et au-delà tous les consommateurs, se fassent berner par des produits frauduleux. De la même façon, il n'est pas acceptable que les Français ne sachent pas ce qu'il y a dans leur assiette. Et il n'est pas davantage acceptable que l'accès à des produits identifiés, à la traçabilité et à la qualité établies, ne puisse être garanti à chacun d'entre nous.

Ce combat pour la qualité, nous devons le mener ensemble.

Pour l'affaire qui nous occupe, j'ai souhaité que les professionnels, avec les services publics, se penchent immédiatement sur la composition des « minerais de viande », qui sont, comme vous le savez, des assemblages destinés à être utilisés dans la préparation de plats surgelés comme la moussaka ou les lasagnes. Cette crise a mis au jour la composition de certains de ces minerais. Et, comme beaucoup de Français, je me suis interrogé sur ce qu'ils pouvaient bien contenir. Dans la plupart des cas, beaucoup de collagène et peu de protéines, du moins pas suffisamment. Il faut que les proportions changent. Pour cela, il est indispensable d'améliorer la qualité de ces assemblages car, si nous voulons renouer le lien de confiance des consommateurs avec leur alimentation – je reviens toujours à cela –, il faut poser des actes clairs. La modification de la composition des minerais en fait partie. C'est ce à quoi nous travaillons aujourd'hui avec les professionnels des industries alimentaires.

Il s'agit d'un vaste chantier, nous en avons bien conscience. Nous souhaitons là aussi obtenir des résultats rapides, c'est-à-dire d'ici à la fin de l'année 2013.

Sécurité, transparence, justice alimentaire : voilà, madame la présidente, mesdames, messieurs les députés, la ligne politique et l'éthique qui guident l'action du Gouvernement. C'est cette ligne que je voulais vous présenter et ces principes d'action que je voulais vous faire partager. Je reste intimement convaincu que nous devons sortir renforcés de cette crise. Pour cela, il nous faut être lucides, tirer toutes les leçons qui s'imposent et établir toutes les responsabilités. Une fois ce constat posé, il importe de prendre les bonnes décisions. Agir avec justesse, c'est toute l'ambition du Gouvernement.

Vous pouvez être convaincus de notre détermination sur ce plan car – et j'en terminerai par là – il y va de la confiance des Français envers leur alimentation, envers cette gastronomie française, véritable modèle alimentaire qui fait la fierté des Français partout dans le monde.

Pour être fidèle à cette grande tradition alimentaire française, notre modèle doit se réformer. Tirons les leçons de cette crise et agissons, mesdames et messieurs les députés : nous ferons ensemble ce que les Français attendent de nous. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

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