Intervention de Yannick Favennec

Séance en hémicycle du 21 mars 2013 à 15h00
Débat sur la traçabilité alimentaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec :

Madame la présidente, cher monsieur le ministre, mes chers collègues, nous sommes aujourd'hui réunis pour débattre d'un sujet d'une acuité toute particulière, celui de la traçabilité des produits alimentaires.

Le groupe UDI se réjouit de l'inscription de ce débat à l'ordre du jour de nos travaux, dans le contexte de défiance qui ne cesse de grandir, scandale après scandale, et qui, malheureusement, ternit chaque jour un peu plus l'image de l'ensemble de l'industrie agroalimentaire.

Viande de cheval retrouvée dans des produits alimentaires surgelés en lieu et place de la viande de boeuf, réintroduction des farines animales en France, matières fécales retrouvées dans des tartes d'un grand magasin d'ameublement, découverte de 57 tonnes de viande de mouton britannique préparée selon un procédé interdit : bref, depuis quelques semaines, l'actualité est continuellement rythmée par ces scandales à répétition qui alertent l'ensemble des citoyens européens sur la traçabilité de la chaîne de fabrication des produits alimentaires et ravivent, dès lors, le spectre de l'affaire de la vache folle – épizootie qui se situait, vous vous en souvenez, monsieur le ministre, dans notre cher département de la Mayenne. Pis, ces événements contribuent à jeter l'opprobre sur l'ensemble des acteurs de l'agroalimentaire et sur les circuits d'approvisionnement de cette industrie.

Dans ce contexte, nous considérons que deux écueils doivent être évités.

Le premier serait de céder à une forme de psychose collective, par défiance à l'encontre de l'ensemble de la filière, alors même que notre industrie agroalimentaire constitue un atout fondamental pour notre pays dans la période de crise qui nous frappe depuis près de cinq ans. Nous en savons quelque chose, nous, monsieur le ministre, qui sommes issus d'un département, la Mayenne, où l'agroalimentaire est l'un des piliers de l'économie locale.

Avec 155 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2011, elle détient la première place sur le marché français, devant des activités industrielles de premier plan comme la métallurgie et la transformation des métaux, la construction automobile, l'aéronautique ou la chimie. Plus de 10 000 entreprises et 500 000 salariés contribuent à la placer dans le trio de tête européen, entre l'Allemagne et le Royaume Uni. À l'heure où notre déficit extérieur atteint des niveaux records, elle avoisine 7 milliards d'euros d'excédent commercial. Elle est une chance pour la France.

Enfin, l'industrie agroalimentaire se délocalise peu, puisque 80 % des produits alimentaires consommés en France sont fabriqués au niveau national.

Vous le voyez, il est absolument indispensable de préserver et de valoriser la filière agroalimentaire française et d'affirmer, ici, que les récents scandales alimentaires ne doivent pas jeter le discrédit sur l'ensemble des professionnels qui effectuent un travail admirable au service de notre économie et des dizaines de millions de consommateurs qu'ils nourrissent quotidiennement.

J'en viens au second écueil qu'il nous faut impérativement éviter pour réhabiliter la filière aux yeux des consommateurs : celui qui consisterait à ne rien faire. Car les scandales que j'évoquais à l'instant ont mis en exergue l'insuffisance de la législation européenne dans le domaine du contrôle, de la traçabilité et de l'information des consommateurs sur le contenu, mais aussi sur la provenance de l'ensemble des aliments contenus dans les produits qu'ils consomment.

La pleine information et le bien-être du consommateur doivent être garantis pour lui permettre d'effectuer un choix éclairé, de mieux identifier l'aliment en vue d'un usage approprié et de parvenir à choisir les denrées répondant à ses propres besoins ou désirs alimentaires. Ils doivent également lui offrir la possibilité de connaître la provenance exacte de tous les éléments constitutifs des aliments, en particulier pour les plats préparés, et aussi leur qualité nutritionnelle.

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